C’est avec Christophe Broy, kinésithérapeute et formateur en point trigger que nous appuyons là où ça fait mal : les points trigger.
En réalité, avant de rencontrer Christophe Broy, kinésithérapeute en Moselle et formateur sur diverses thématiques, comme les point trigger, je ne savais que le dire en anglais : trigger point, parce que ça rajoute du style. Maintenant, je sais qu’on peut l’appeler aussi “point gâchette” et je sais même ce qui se cache derrière ce terme ! Alors, je vous raconte.
Le point trigger n’est pas une invention récente. Ce concept a été développé dans les années 40 au Etat-Unis par la médecin de John Fitzgerald Kennedy : Madame Travellers. C’est d’ailleurs parce que cela vient d’outre Atlantique qu’on dit “trigger” (note de la rédaction :“gâchette” en français). Ce terme a été choisi pour mettre en avant le côté déclencheur de ce point. Il peut provoquer d’autres problèmes pathologiques s’il est ignoré trop longtemps.
En fonction de l’endroit où se situe votre point de tension, le point trigger peut trouver différentes causes. Une chose est certaine et Christophe insiste sur ce point : “La cause la plus fréquente est la sursollicitation du muscle et le déséquilibre musculaire souvent dû à une surcharge d’entraînement.”
Quand la charge de travail que vous imposez à votre corps est trop élevée par rapport à vos capacités musculaires, les muscles envoient un message de grande fatigue au cerveau et un système de protection se met en place. Bon, clairement, je simplifie, mais c’est presque comme ça que ça se passe. En général, la sensation n’est pas très agréable, ça nous force presque automatiquement à réduire l’intensité des entrainements.
“Chaque sport possède ses points trigger”, simplifie Christophe. Les coureur·ses auront plus facilement cette tension aux mollets, les footballeur·ses aux muscles des cuisses, les tennismen et tenniswomen en auront à l’épaule ou dans le coude. C’est simple, on peut en avoir dans le muscle qui est le plus sollicité dans notre pratique sportive à partir du moment où il n’est pas suffisamment prêt à encaisser la charge de travail qu’on lui impose.
Pas besoin d’être sportif·ves pour avoir des points trigger ! Et je ne dis pas ça comme une bonne nouvelle… Christophe prend l’exemple d’une personne sédentaire qui se met tout à coup à jardiner ou bricoler. Eh bien, sachez que si cette personne n’est pas progressive dans sa nouvelle activité qui sollicite son corps, donc ces muscles, elle peut avoir des points trigger. Ce sera la même histoire pour une personne qui travaille en usine avec des gestes répétitifs ou celles qui passent leur journée devant un ordinateur, les tensions au niveau des trapèzes ou des muscles posturaux peuvent s’installer, si ces muscles ne sont pas suffisamment résistants.
Selon Christophe, kinésithérapeute et spécialiste des point triggers, il y a deux phases dans le traitement de ces points. La première, qu’il appelle “le traitement symptomatique”, c’est le moment où le kinésithérapeute s’occupe du point de manière locale, par le massage. Et n’entendez pas ici un massage de détente qui procure du bien-être à l’instant où il se déroule, non, je l’ai suffisamment expérimenté pour vous dire que c’est un moment désagréable, nécessaire pour détendre la contracture, mais désagréable. Dans cette phase, le kinésithérapeute peut aussi passer par l’étirement si besoin.
Une fois cette phase terminée, on prend à bras le corps la cause du problème : un déficit musculaire par rapport à la charge d’entrainement programmé. C’est l’heure du renforcement de la zone pour augmenter la force et la résistance du muscle pour qu’il puisse mieux réagir et supporter la charge de travail.
Cela tient à cœur à Christophe que ses patient·es soient acteur et actrice de leur traitement et deviennent progressivement autonomes. Mais il reste tout de même convaincu que pour ça, il faut un bon début, “les fondations de la maison” comme il dit : le diagnostic par un·e professionnel·le de santé. Le fait d’être suivi permet de mieux comprendre ce qu’il se passe dans son corps et de réagir de manière plus adaptée. Le kiné peut faire des tests permettant d’évaluer votre force musculaire, pour avoir un véritable repère quant à vos réelles capacités physiques et ainsi pouvoir observer votre progression au fur et à mesure de la réathlétisation.
Une fois cette case cochée, Christophe donne volontiers les tips pour se masser à la maison avec des accessoires par exemple, et les exercices de renforcement adéquats pour chaque patient·e.
Un mot qu’on entend souvent dans la bouche des kinés -et pour cause-, si l’entrainement est progressif, le corps s’adapte petit à petit à la charge. C’est comme ça qu’on met toutes les chances de son côté pour croiser le moins possible les contractures, les courbatures, les tendinopathies et toute la clique ! Christophe rappelle qu’il est important de s’écouter, surtout si on s’entraine en solo. Entourez-vous de spécialiste de santé !
Voilà, vous savez. Si vous avez des tensions qui durent, je vous invite à consulter votre médecin traitant pour les prendre en charge tout de suite, ce sont peut-être de minis contractures qui peuvent être traitées par des professionnel·les de santé.
Bon entrainement !