Revenge body : de quoi parle-t-on, et d'où vient ce concept ?
Ce concept, popularisé par des célébrités, consiste à se “reconstruire” physiquement pour montrer à son ex – et/ou au monde entier – ce qu’il ou elle a perdu. Mais cette quête du corps "parfait" pour les mauvaises raisons comporte de nombreux pièges. Et si l’amour de soi passait par d’autres chemins ? Spoiler : oui.
Le revenge body, littéralement "corps de revanche", est un phénomène largement médiatisé, notamment via des personnalités. L'une d'entre elles a même consacré une émission à ce concept. "L'idée est simple : après une rupture, on se met au sport (souvent à outrance), on rééquilibre son alimentation (voire on tombe dans les régimes hypocaloriques trop restrictifs), et on tente de se métamorphoser pour montrer à son ex ce qu'il ou elle a perdu", résume Helena, psychologue à Atlanta, qui m'a accompagnée dans ma rupture amoureuse en 2014, alors que je vivais aux États-Unis, "C'est un mélange de revanche et de transformation personnelle, mais avec un but externe : prouver à quelqu’un (ou au monde) qu’on est mieux sans lui ou elle, dans l'espoir de faire revenir l'être aimé, bien souvent".
Si le revenge body peut sembler source de pouvoir à première vue, il repose en réalité sur une motivation qui n'est pas franchement saine. Se transformer pour "punir" ou "éblouir" l’autre place l'amour-propre entre les mains du jugement d'autrui, au lieu d'être un cheminement personnel. Le risque de déception est donc fort, et les bénéfices de celui-ci, plutôt vains. C'est vrai, ça, si votre ex revient pour l'unique raison de votre changement physique, qu'est-ce que cela peut bien traduire de votre relation, et de la nature de ses sentiments ?
Mais alors, pourquoi se lance-t-on dans de telles transformations physiques malgré tout ? Eh bien, par le pouvoir du chagrin et de la dépendance à autrui ! Selon une étude publiée dans le Journal of Neurophysiology et conduite en 2010, observer la photo d’un·e ex après une rupture récente activerait la même zone du cerveau que… le manque de cocaïne. Lucy L. Brown, chercheuse sur cette étude, note ainsi que “les sentiments amoureux et les comportements de dépendance à la cocaïne ont en commun l'activation du système de survie dans le cerveau, ce qui contribue à expliquer la puissance de l'obsession”. Pour vous faire du bien dans ces moments difficiles, le sport et la méditation peuvent être autant d'outils à votre service !