Apprendre à faire du vélo, c’est souvent une affaire de famille. Et vous avez sans doute acquis ces notions auprès de vos parents, vos frère(s) et soeur(s) ou vos proches. Mais il y a plus d’un avantage à intégrer un club pour adopter les bonnes pratiques !
Si l’idée peut vous paraître a priori étonnante, elle n’en reste en réalité pas moins pleine de bon sens ! Et on va passer en revue toutes les (bonnes) raisons qui pourrait vous inciter à inscrire votre cycliste en herbe dans une école ou un centre d’apprentissage pour apprendre les bases du VTT…
En dépit de toute la bonne volonté que vous pouvez mettre dans ces moments passés auprès de votre ou vos enfants pour lui apprendre les rudiments du VTT, vous n’êtes pas moniteur diplômé d’état et avez forcément une approche différente de la façon de transmettre les bons gestes. “Quand on est parent, par exemple, on a très envie que ça marche, on souhaite que les progrès arrivent rapidement”, indique Jonathan Tassin, éducateur sportif UFOLEP. “Sans que le parent en ait conscience ou le veuille, il peut y avoir une forme de pression. Car l’enfant, de son côté, va lui aussi vouloir bien faire et réussir pour contenter ses proches. Quitte à en oublier la pratique en elle-même… Dans une relation où il y a de l’affect, l’apprentissage peut être un challenge difficile à relever. C’est parfois comme pour les devoirs : avec un proche, un enfant peut bloquer sur certains exercices ou sur certaines leçons, et soudain avoir une tout autre approche avec une personne plus neutre, extérieure. Attention, je ne dis pas que les parents ne sont pas compétents ! C’est bien souvent eux qui nous apprennent à faire du vélo… Mais la relation affective peut être parfois un frein à un apprentissage dénué de toute attente ! Les proches doivent aussi se rendre régulièrement disponibles et certains manquent parfois un peu de temps. Apprendre, c’est aussi une question de régularité dans le temps et cela n’est pas toujours simple de fixer des créneaux pour suivre un programme et un objectif.”
Dans la suite de ce qui vient d’être souligné, l’éducateur sportif veille à s’adapter à chaque enfant, à son âge et à son niveau. “Il faut parfois reprendre l’apprentissage à zéro”, souligne Jonathan Tassin. “L’éducateur est une personne formée, qui connaît les bases et les techniques d’un bon apprentissage, les méthodes et qui porte un regard juste sur la pédagogie. Il évalue le niveau des enfants, écoute leurs envies et met en place des situations ludiques pour apprendre et faire progresser.” Pendant les séances d’une demi-heure ou d’une heure, il se rend ainsi entièrement disponible et se met à l’écoute des plus jeunes. Il les observe, décèle les gestes à améliorer et donne les bons conseils. “Même si les enfants apprennent en groupe, il y a une pédagogie individualisée”, poursuit Jonathan Tassin. “L’éducateur va également mettre en place tous les éléments pour que l’apprentissage se déroule de manière optimale : il va placer l’enfant en situation de réussite pour que celui-ci gagne en confiance et s’aguerrisse dans le cadre de sa pratique.” La confiance est d’ailleurs l’une des clefs pour que votre petit sportif évolue sereinement au guidon de son VTT. En club, les professionnels formés veillent à entretenir ce sentiment de sécurité et à enrichir le capital confiance de leurs élèves.
Outre l’éducateur et son savoir-faire, les cours proposés en club offrent d’autres avantages aux petits sportifs. Tout d’abord, le matériel. Celui-ci est adapté à toutes les tailles et tous les niveaux. “L’éducateur met à disposition les équipements de sécurité, explique à l’enfant les raisons de se protéger et lui donne le vélo parfaitement adapté à sa taille. Le cycliste va évoluer dans un univers roulant, parfaitement sécurisé et disposer de tout le matériel lui permettant d’être mis en situation ludique. Cet environnement n’est parfois pas accessible à l’enfant depuis son domicile. L’environnement proposé par le club et les exercices mis en place par l’éducateur vont lui permettre de progresser et de prendre confiance dans ses capacités.” Et puis, le club, c’est aussi synonyme de groupe, d’émulation et de défis lancés ! “Quand l’enfant est porté par le groupe, l’apprentissage est plus facile”, certifie l’éducateur. “Ensemble, les jeunes sont mis en situation et progressent. Le jeu est rendu possible par le collectif et c’est dans ce cadre que les enfants se dépassent et ne pensent plus “apprentissage”. Au contraire, ils se concentrent sur les défis à relever, sur le jeu et acquièrent ainsi la technique sans même s’en rendre compte. Et puis, il y a aussi cet effet mimétique : quand un enfant voit un autre enfant réussir, il se dit que lui aussi est capable et va faire preuve de plus de motivation encore.”
Certains clubs proposent des leçons à partir de deux ans. Les petits cyclistes peuvent apprendre relativement tôt les bons gestes. “Avant de passer au VTT, les enfants peuvent apprendre certaines notions grâce à la draisienne”, assure Jonathan Tassin. “Avec cette première approche, ils vont construire leur équilibre, gérer leur vitesse et commencer à planifier leur trajectoire.” La transition vers le pédalage pour se propulser peut être complexe. “Il faut être à l’écoute de chaque enfant. Mais, en quatre séances d’une demi-heure chacune, il est tout à fait possible d’apprendre à un enfant à trouver son point d’équilibre et à pédaler. Pour parvenir à assimiler certaines notions - avancer, freiner, tourner -, deux heures sont en moyenne nécessaires au sein d’environnements sécurisés… A trois ans, un enfant peut parfaitement savoir faire du vélo sans petites roues ! Le tout, c’est de l’accompagner de façon optimale et individualisant les conseils.” Ces premières notions et ce point d’équilibre atteints, c’est le début de la grande aventure !
Une fois que votre petit pilote a assimilé ces bases, les clubs n’en deviennent pas pour autant inutiles, loin de là. Grâce à la force du collectif et aux mises en situation ludiques, votre sportif va indubitablement gagner en assurance et en agilité sur son VTT. “Nous proposons par exemple, lors des séances, le jeu du Perroquet”, évoque l’éducateur. “Les enfants y jouent en binômes : le premier est libre de faire et d’aller où il le souhaite avec son vélo, le second doit l’imiter en tout point. Cela permet à ce dernier de décentrer son regard et de piloter sans être focalisé sur sa pratique. Quant au premier, il a le champ libre pour expérimenter ce qu’il a appris. Ces espaces de liberté lors desquels l’enfant pratique à sa guise sont très importants également : généralement, ils ont lieu en début et en fin de cours, lorsque l’éducateur prépare sa séance et que les parents viennent rechercher leurs enfants. C’est à ce moment là que les enfants explorent les différentes possibilités qui s’offrent à eux. Ce temps de liberté est très important, c’est un axe pédagogique. L’enfant se retrouve avec lui-même, sans être à proprement parlé encadré par un éducateur. Il expérimente, s’aguerrit et teste ses possibilités. Ce temps est important dans le cadre de l’apprentissage…”
Pour apprendre et progresser, les clubs et écoles proposent également des stages qui peuvent permettre à votre petit cycliste de passer certains caps. Grâce aux conseils avisés des éducateurs, du matériel mis à disposition et de l’effet de groupe, il est certain que votre sportif en herbe fera rapidement l’acquisition des bases de la discipline. Placé dans des conditions optimales, il prendra vite confiance en ses possibilités et se fera sans nul doute de nouveaux copains ! Et puis, les écoles et clubs, c’est aussi du perfectionnement et des séances pour apprendre à véritablement piloter son VTT… “ ll n’y a pas d’âge pour aller en club et se remettre en selle”, sourit Jonathan Tassin.
Et vous, avez-vous inscrit votre pilote en club ? A-t-il rapidement progressé ? Gagné en confiance ? Faites-nous part de vos expériences, on attend vos témoignages !