Significations, bienfaits, principes : tout savoir sur l’ayurveda

Comme l’acupuncture, l’ostéopathie et l’homéopathie, l’ayurveda fait partie de ce que l’on appelle les “soins non conventionnels”. Cela signifie que :

👉 Leur pratique n’est pas reconnue en France ;
👉 La méthode ne relève pas de la médecine ;
👉 Leurs bienfaits ne sont pas appuyés ni reconnus par des études scientifiques.

Cependant, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) reconnaît l’ayurveda en tant que médecine traditionnelle sous cette définition : « Le terme “médecine traditionnelle” décrit la somme totale des connaissances, des compétences et des pratiques que des cultures autochtones et différentes ont utilisées au fil du temps pour préserver la santé et prévenir, diagnostiquer et traiter les maladies physiques et mentales. La médecine traditionnelle englobe des pratiques anciennes, comme l’acupuncture, la médecine ayurvédique et les mélanges à base de plantes, ainsi que les médecines modernes. »

Concrètement, en France, dans le cadre de l’ayurvéda, les praticienn·es ne sont pas des médecins, car ils ne peuvent pas poser de diagnostic ni prescrire de traitements thérapeutiques. L’ayurveda ne doit donc pas remplacer un suivi médical, mais venir en complément de la médecine classique pour soulager des douleurs et entretenir une bonne hygiène de vie.

Pour en savoir plus sur les soins non conventionnels, vous pouvez consulter le site du Ministère de la Santé et de la Prévention.

Le terme ayurveda est composé de deux mots en sanskrit : "ayur", qui signifie la vie, et "veda" qui renvoie à la connaissance. Ainsi, "ayurveda" signifie littéralement « connaissance de la vie ».

Les origines de l'Ayurveda ainsi que ses différents fondements viendraient d’un ensemble de textes appelés les Vedas.

En Asie, l'ayurveda est considéré comme la mère des médecines. Elle serait également à l’origine de la médecine chinoise et de la naturopathie.

Dans certains pays comme le Canada et la Suisse, l’État reconnaît l’ayurveda comme une médecine.

Pour découvrir l’ayurvéda, l’idéal est de s’En tant que pratique holistique, l’ayurveda a plusieurs objectifs.

Cette méthode propose de travailler à un rééquilibrage entre le corps et l’esprit, et, grâce à différentes techniques, d'éprouver un certain épanouissement personnel tout en entretenant et prévenant une bonne santé.

Pour cela, l'ayurveda utilise des outils comme l’alimentation, la méditation, les massages et la naturopathie.

Aussi, cette médecine venue de l'Inde fonde sa pratique sur la théorie des 5 éléments.

Elle considère alors que l’être humain est composé des mêmes éléments que ceux qui constituent l’univers, soit :

• L’espace ou l’éther (akasha) ;
• L’air (vayu) ;
• Le feu (agni ou tejas) ;
• L’eau (jala ou ap) ;
• La terre (prithivi).

Ces éléments fusionneraient alors pour former 3 énergies vitales que l’on appelle les doshas :

• Vāta (éther + air) représente le mouvement ;
• Pitta (feu + eau) représente la transformation ;
• Kapha (terre + eau) représente la cohésion.

Selon la médecine ayurvédique, chacun·e d’entre nous possèderait une constitution de naissance appelée prakriti. Celle-ci serait composée de chacun des 3 doshas, présents dans des proportions différentes même si en règle générale, nous aurions toutes et tous un ou deux doshas dominants.

Ainsi, d’après la médecine ayurvédique, si l'on est malade, cela signifie, que nos doshas sont déséquilibrés.

Le but des soins ayurvédiques serait alors de les rééquilibrer pour revenir à notre constitution de nature et surtout, à notre état de forme optimal
accompagner d’un·e expert·e. 

Pour découvrir l’ayurvéda, il est possible de se faire accompagner d’un·e expert·e. Il ou elle pourra alors proposer une consultation ayurvédique.

Pour comprendre le fonctionnement de cet accompagnement, nous avons interrogé Alice Gaïa, praticienne de la médecine ayurvédique à Lille.

Elle nous explique alors les différentes étapes de la consultation :

Avant la consultation : il vous sera demandé de répondre à un questionnaire, envoyé par le ou la praticien·ne en amont, concernant certains de vos aspects physiques (taille, poids ou encore dureté des ongles) et psychiques (réaction au stress, créativité et même mémoire).

Pendant la consultation : vous échangerez avec le ou la praticien·ne à propos de vos besoins et de vos problématiques. Il ou elle fera un bilan après avoir lu vos réponses au questionnaire pour établir votre profil doshique (prakriti) et connaître votre état de déséquilibre (vikruti). L’examen du pouls (effectué sur l’artère radiale, sur la face antérieure externe du poignet avec l'index, le majeur et l'annulaire), de la langue (observation des fissures, des lignes et marques de dents), de la peau, des yeux et des ongles (observation de la couleur et de la texture) est établi par le ou la praticien·ne afin d’obtenir des éléments complémentaires. Des conseils personnalisés vous seront alors faitsdans le but d'améliorer votre hygiène de vie.

Après la consultation : pendant un mois, il vous sera recommandé d'appliquer les préconisations du ou de la praticien·ne. Ensuite, il vous sera proposé d'assister à une seconde séance pour faire le bilan et adapter ces conseils si besoin. Vous repartirez avec une synthèse écrite qui constituera votre "programme de vitalité". Celui-ci peut comprendre des conseils concernant votre alimentation, des exercices de méditation et de yoga, des massages ayurvédiques, des routines de vie, des cures de phytothérapie (soin par les plantes), etc.

Il est possible de compléter votre bilan ayurvédique par des soins comme les massages ayurvédiques. D’après Alice Gaïa, le rôle du massage ayurvédique serait de « déloger les toxines pour régénérer le corps, clarifier l'esprit et rééquilibrer les énergies. » Harish Johari, auteur et professeur mondialement reconnu dans le domaine de l’ayurveda et du yoga, en parle dans son livre Massage Traditionnel Ayurvédique. Cependant, aucune étude n’appuie ce postulat à ce jour. 

Le massage traditionnel abhyanga est un massage personnalisé du corps entier, des pieds à la tête. « Il se fait de manière plus ou moins appuyée, avec des tapotements, des frictions, des pressions, plus ou moins fortes en fonction de la personne massée, afin de détendre les muscles, les crispations et d’accéder à une relaxation profonde », nous explique Alice.
Le massage abhyanga est souvent réalisé dans le cadre de la découverte de l’ayurvéda. Il existe cependant bien d’autres types de massages différents :

↪️ Marmathérapie : ce type de massage s’appuie sur les 108 points d’acupression vitaux qui seraient présents dans le corps, appelés les marmas en ayurveda.   

↪️ Shirodhara : il s’agit d’un massage du visage plus doux et plus relaxant que les massages traditionnels ayurvédiques. On verse un filet d’huile tiède sur le front, au niveau du troisième œil. Ce geste permettrait, selon les experts de l’ayurveda, de libérer les pensées parasites. Ce massage dit méditatif est extrêmement déstressant et apaisant, d’après notre experte Alice.

↪️ Massages plus localisés : il existe des soins du visage qui appuient sur des points d’acupression pour apaiser le mental et stimuler l’énergie vitale, des soins des pieds à l’huile chaude, au ghee (beurre clarifié) ou au bol kansu (bol traditionnel indien), des soins du ventre, etc.

Tous les massages ayurvédiques sont réalisés à partir d’une huile tiède. Le type d’huile est sélectionné selon le déséquilibre doshique de la personne : huile de moutarde, huile de coco, huile de sésame, huile d’amande douce, etc.

En ayurveda, le ou la praticien·ne est appelé·e thérapeute ayurvédique. Il ou elle peut obtenir son diplôme dans un centre de formation dédié à l’ayurvéda. À noter, la pratique de l'ayurvéda n'est pas réglementée en France, ces diplômes n’y sont donc pas reconnus. Dans le cas d’Alice, c’est à l'école Yoga & Ayurveda Health, située en Belgique, fondée par un maître indien et reprise par son élève John Marchand, infirmier spécialisé aux services urgences et soins intensifs et psychothérapeute, qu’elle s’est formée. Son parcours sur 4 ans balaye les différents éléments qui constituent l’ayurveda :

• L’aspect pratique : les doshas, la nutrition, la phytothérapie, l’hygiène de vie, l’anatomie et l’étude des pathologies.

• L’aspect spirituel du yoga : la méditation, les chakras, les mantras, etc.

• Les massages ayurvédiques.

Dès la première année, l’étudiant·e obtient son diplôme et peut pratiquer l’ayurvéda. Les trois années suivantes lui permettent de se spécialiser.

À ce propos, Alice met en garde quant au choix du ou de la thérapeute. En France, une personne peut se déclarer thérapeute ayurvédique après avoir fait une formation de deux jours, ce qui est très peu étant donné l’étendue des connaissances à avoir. Alors pour savoir si votre praticien·e est assez expérimenté·e, n’hésitez pas à lui demander son diplôme ainsi que le nombre d’heures de massage pratiquées lors de sa formation. À titre de comparaison, Alice a bénéficié d’une formation de plus de 300 heures de massage.

Pour les personnes qui souhaitent aller plus loin dans les soins ayurvédiques et la connaissance de leur profil doshique, des cures ayurvédiques sont proposées par certains organismes. De quelques jours à quelques semaines, ces retraites ayurvédiques ont généralement lieu dans le berceau de l’ayurveda, en Inde. Ici aussi, informez correctement avant de vous lancer dans ce type d'expérience.

La cure commence par une consultation similaire à celle décrite ci-haut : réponse à un questionnaire concernant l’alimentation, le sommeil ou encore la digestion et observation du corps (prise du pouls, morphologie, langue). L’objectif est d’établir le profil doshique de la personne pour mettre en place un programme personnalisé de plusieurs jours avec des massages à faire et des recommandations diététiques à suivre.

Suite à ce bilan, vous devez chaque jour suivre un programme type composé des activités suivantes :

• Temps de méditation ;
• Séance de yoga ;
• Massages et soins ayurvédiques ;
• Soins par les plantes ayurvédiques ;
• Repas végétariens.

L’ayurveda peut être considéré comme un art de vivre. L’objectif est de mettre en place un mode vie sain afin de :

• Réduire le stress : grâce aux exercices de méditation, comme la méditation pleine conscience, de yoga et de respiration, vous contribuez à apaiser votre mental et ressentir du bien-être ;

• Repenser votre alimentation : l’ayurveda, c’est également des conseils pour mieux manger et utiliser les plantes au quotidien ;

• Détoxifier le corps : à l’aide de techniques de purification et des massages ayurvédiques, l’ayurveda permettrait d’éliminer les toxines du corps. À noter qu’aucune étude conduite à ce jour sur le sujet ne prouve ces éléments.

• Éviter les déséquilibres : l’objectif de l’ayurvéda est de rééquilibrer nos doshas pour se sentir mieux physiquement et mentalement ; En vous remettant au centre de votre quotidien et en favorisant une alimentation équilibrée, le mode de vie ayurvedique permettrait ainsi de prévenir les déséquilibres dans votre vie quotidienne.

• Faire circuler et booster l’énergie vitale par le biais des massages et de l’alimentation.

Pour connaître son profil ayurvédique, également appelé profil doshique, il faut donc répondre au fameux questionnaire ayurvédique qui déterminera si vous avez une dominance pitta, vata ou kapha selon votre corps (taille, poids, ongles, dents, etc.) et votre esprit (façon de penser, mémoire, créativité, etc.). Le format des questions est le suivant, par exemple : 

« En situation de stress, je deviens : 
- Anxieux, vulnérable, tendu, je soupire et j’hyper ventile ; 
- Agressif, colérique, irritable, migraineux et nauséeux ; 
- Léthargique, assommé et dans le déni. Je mange généralement : - Rapidement ; 
- Moyennement rapidement ; 
- Lentement. » 

Vous devez, à chaque question choisir la réponse qui vous convient le mieux et qui correspond à un dosha. Votre constitution dominante (vata, pitta ou kapha) est celle qui comptabilise le plus de points.

De nombreux sites internet proposent des tests en ligne, mais Alice Gaia nous alerte sur le fait qu’ils sont « à prendre avec des pincettes, car ils mélangent bien souvent constitution de naissance et déséquilibre doshique. » 

Si vous souhaitez vous lancer sérieusement dans un programme ayurvédique, nous vous recommandons donc de passer par un professionnel de l’ayurveda.

Pour mieux comprendre les bienfaits de l’ayurveda, nous avons rencontré Adeline, une étudiante en naturopathie, suivie par Alice depuis novembre 2022. C’est par son conjoint qu’elle a découvert cette pratique. Il souffrait lui-même de problèmes de cervicales et s’est tourné vers l’ayurveda sur les conseils de son ostéopathe afin qu’il travaille sur son anxiété et son alimentation pour améliorer ses symptômes. Satisfait de son expérience, il lui a recommandé de se lancer.

« Ce qui m’a poussée à consulter Alice, ce sont de mauvaises habitudes prises suite à de nombreux déménagements. Je faisais moins de sport, j’avais une mauvaise alimentation et j’ai voulu me prendre en main grâce à la naturopathie et l’ayurveda », nous explique Adeline.

Pendant la première consultation, Adeline a découvert que ses doshas dominants étaient vatha et pitta, ce qui met en lumière une certaine créativité, liberté et joie. Après avoir échangé avec Alice sur les recommandations à suivre concernant son alimentation et son mode de vie, la praticienne lui a prodigué un massage très énergique, afin de libérer les tensions. Elle a ensuite reçu un livret récapitulant comment rééquilibrer ses doshas avec une liste d’aliments à privilégier, des cures à faire, des exercices de yoga et de méditation. Cette séance a été suivie par une seconde pour faire le bilan. Adeline est retournée voir Alice plusieurs fois pour des séances de naturopathie et pour recevoir des massages : un massage du visage et un massage des pieds.

L’ayurvéda a été un élément déclencheur à de nombreux changements pour Adeline : « Je voulais vivre en cohérence et en symbiose avec mes valeurs. Beaucoup de choses positives sont arrivées suite à ma première consultation : déjà végétarienne, je suis devenue végane, j’ai obtenu une rupture conventionnelle pour me lancer dans un nouveau projet professionnel et j’ai réussi à achever un triathlon. » Elle pratique même la méditation tous les deux jours et le yoga tous les matins, ce qui lui a permis de se reconnecter avec elle-même, de réduire son stress et de lui procurer du bien-être.

Cette expérience lui a donné l’occasion de mieux connaître son fonctionnement et de rééquilibrer ses doshas, notamment par son alimentation. Elle la recommande, même aux plus sceptiques, comme l’était son conjoint au départ : « Il ne faut pas hésiter à essayer de nouvelles choses, même si on a des a priori. L’ayurveda est une pratique très complète si on a le souhait de changer des choses dans son énergie et si on est curieux. »

Alice Gaia nous confirme que l’ayurveda est intimement lié au yoga, parlant même de « soeurs jumelles. » Les deux pratiques « visent à rétablir l’équilibre physique et psychique pour permettre une meilleure compréhension de soi, mais aussi des autres », nous donne-t-elle comme définition.

Les thérapeutes ayurvédiques recommandent souvent aux personnes venant les consulter des exercices de yoga et de méditation. Il est possible de les mettre en pratique seul·e chez soi ou pendant des cours collectifs dans des écoles de yoga par exemple.

Lors de ses consultations, Alice, qui bénéficie également d’une formation de yoga, propose des chants de mantras. Les mantras sont une forme de pratique spirituelle pendant laquelle on chante des sons sacrés « pour retrouver une énergie vitale, un apaisement, une confiance en soi. »

L’ayurveda met l’accent sur une alimentation équilibrée. Les grands principes de la cuisine ayurvédique sont les suivants :
• Manger des produits frais et de saison ;
• Associer les bons aliments ensemble (il faut par exemple éviter de combiner le lait et la viande) ;
• Manger au bon rythme ;
• Se nourrir en fonction de son vikruti (état de déséquilibre des doshas) ;
• Utiliser des épices pour la bonne digestion et pour apporter de la couleur aux repas.

Alice nous explique que cette cuisine permet de stimuler les enzymes et de favoriser la digestion : « Une bonne digestion améliore le système immunitaire. On tombe donc moins malade en mangeant sain. »

Au-delà de leurs recommandations nutritionnelles lors des consultations, certain·es praticien·es, comme Alice, proposent des cours de cuisine ayurvédique.