Comme de nombreux secteurs, celui du sport s’invite peu à peu dans le métaverse, ce monde virtuel aux perspectives infinies. Pour quel avenir ?
Le métaverse est une technologie reposant sur la réalité virtuelle et la réalité augmentée, couplée à la blockchain, technologie permettant de générer des achats en cryptomonnaie. En enfilant un casque de réalité virtuelle on peut alors accéder à un tout nouveau monde où s’ouvrent des opportunités incroyables, notamment financières. Si le secteur du jeu vidéo et de la musique se sont déjà lancés corps et âme dans ce nouvel univers, le sport commence aussi à y prendre une place importante. Mais comment ? On fait le point.
Qu’il s’agisse de sport traditionnel ou d’eSport, la technologie du métaverse est en train de rebattre les cartes, ouvrant de nouvelles perspectives pour les acteurs du marché. L’eSport, de par sa culture geek, est probablement le pan du secteur qui a pris le plus d’avance dans la colonisation de cette nouvelle terre promise.
Ainsi, l’équipe orégonaise Mars Mahi-Mahi a été la première à gagner un match organisé dans le métaverse, le 23 décembre 2021, contre une équipe californienne. Autant dire que les Américains, et particulièrement ceux de la côte Ouest, sont particulièrement en avance dans ce domaine.
Ainsi, qu’il s’agisse de Roblox (plateforme de jeu pour enfants et ados) ou Fortnite, le milieu du gaming a pris les devants dans le développement des métaverses, offrant à leurs utilisateurs des lieux virtuels, de jeux, d’achat et de vente de biens en ligne, mais également d’échange, le tout sous couvert de cryptomonnaie.
Au point que la question qui se pose pour tout le milieu de l’industrie sportive, et au-delà du monde des affaires en général, est de savoir s’il faut attraper le train tant qu’il est encore en gare, où s’il faut attendre de voir si la voie ferrée ne se termine pas dans un ravin.
De plus en plus nombreuses sont les marques à avoir déjà embarqué pour cette aventure : Under Armour, Nike, Adidas, Puma et d’autres ont déjà réfléchi à des concepts leur permettant de prendre leur part du gâteau.
Car le marché du métaverse représente une manne financière colossale. En 2020, il représentait 107,1 milliards de dollars et les experts l’estiment à 758,6 milliards d’ici 2026. Pour les marques de sport, comme pour les autres, la conquête du métaverse prend des allures de ruée vers l’or.
Pour prendre la plus grosse part possible, les marques n’hésitent donc pas à consacrer une partie importante de leur budget marketing. Dans le métaverse, elles achètent des terrains virtuels sur lesquels elles implantent des boutiques virtuelles où elles vendent des produits virtuels. On peut par exemple acheter une paire de baskets pour son avatar dans le métaverse. Nike par exemple propose déjà aux utilisateurs d’habiller leur avatar avec des vêtements de sa marque disponibles dans Nikeland.
Certaines marques envisagent également de créer des évènements sportifs comme des tournois. Les joueurs peuvent alors participer depuis leur salon ou leur chambre et affronter des adversaires venus du monde entier. Tout un programme.
Les acteurs du secteur réfléchissent également à des moyens de développer l’aspect évènementiel. Aujourd’hui, on peut déjà suivre un concert dans le métaverse. Demain, on pourrait suivre un match de football, de handball ou suivre un trailer, un champion de biathlon comme si on y était.
Dans le cas des matchs de football ou de tennis par exemple, certains organisateurs réfléchissent à la manière de s’équiper pour offrir une expérience virtuelle proche de la réalité. Les utilisateurs pourraient entrer dans le stade, s’asseoir sur leur siège et regarder un match comme s’ils y étaient. Pour les propriétaires de stade et les clubs, cela représente une manne financière considérable puisque la limite du nombre de places dans le stade n’existerait plus.
Dans ce domaine, les américains sont en avance, et Méta, anciennement Facebook, travaille déjà avec la NBA pour diffuser les matchs dans un Métaverse.
Cela offrirait la possibilité d’acheter des billets pour voir les matchs en 3D, en direct, à travers un casque, et de vous placer dans les tribunes virtuelles avec ses amis. Vous pourrez même acheter des abonnements pour voir tous les matchs, depuis votre salon, comme si vous y étiez.
La tendance est la même pour la ligue nationale de Football américain. En première league anglaise, l’équipe de Manchester City a déjà signé un partenariat avec le japonais Sony pour construire un Ethihad Stadium virtuel.
On parle ici de tout l’univers médiatique, des chaînes de télévision aux producteurs de films, en passant par les producteurs de musique. Toute l’industrie est en train d’effectuer sa mutation, partout dans le monde.
Ainsi, la principale entreprise de télécommunication africaine, MTN, est entrée dans le monde du métaverse en achetant des parcelles de terrain numérique dans le métaverse Ubuntuland, un univers dédié aux artistes, aux divertissements, ou encore aux sports présents sur le continent africain.
En France, la chaîne publique France 2 a, elle aussi, développé sa première expérience numérique dans le Métaverse. Grâce à l’émission Stade 2, elle propose aux utilisateurs de retrouver un studio virtuel, via la plateforme VR sociale VRChat, dans laquelle ils peuvent visiter le studio, ou encore participer à des activités sportives virtuelles en lien avec les jeux olympiques d’hiver.
Dans cette évolution, qui a tous les airs d’une révolution, les compagnies du jeu vidéo ont toutes les cartes en main pour créer ces nouveaux mondes numériques. L’heure du rassemblement virtuel a sonné, tous à vos casques !