“On m’a dit que j’avais fait mon temps, qu’il fallait que ça s’arrête”
Sandrine Goberville à 38 ans. Ex-sportive de haut niveau en tir au pistolet, elle a fait 20 ans d’Équipe de France. Pour elle, “le tir sportif est une histoire de famille”. Son père pratique le tir à la carabine, sa mère au pistolet. “À peine née”, elle connaissait déjà les pas de tir… Vers 16 ans, lors d’un stage sur un inter-régional, elle constate que “son niveau est assez élevé par rapport au reste du groupe”. Sandrine vise juste. Très rapidement, elle est appelée par l'entraîneur Junior de l’Équipe de France. Après “un stage test et quelques petits matchs”, l’aventure commence pour elle.
À ce moment-là, Sandrine Goberville ne sait pas trop ce qu’elle veut faire de sa vie. À propos du tir, elle me dit : “honnêtement, je voyais au jour le jour en faisant confiance à mon père. Il a toujours géré mes entraînements et ceux de ma sœur”. Mais “au début, pas de plan sur la comète !” Sa soeur, Céline Goberville quant à elle, a depuis remporté le titre de vice-championne olympique au pistolet 10 mètres lors des JO de Londres en 2012. Elle décrochera également le titre de double championne d’Europe dans cette même épreuve.
À l’âge de 20 ans, Sandrine Goberville part au CREPS de Talence au Pôle France pour poursuivre ses études et tirer. Prudente , elle passe un BTS pour préparer l’après. Après 3 ans de Pôle France, Sandrine dit avoir “sa dose” : “n’avoir que le tir en tête, c’était beaucoup de pression” pour elle. Elle comprend que le tir ne la fera pas vivre et qu’elle doit “trouver une solution pour pouvoir allier vie professionnelle et vie sportive pour son équilibre”. Elle signe alors son premier contrat de travail pour la région Picardie. Une manière aussi pour elle d’anticiper et de garantir son après-carrière : “je savais très bien que dans le tir on ne pouvait pas être professionnelle à vie et j’avais besoin d’une sécurité financière”.
Lucide, Sandrine Goberville reconnaît “avoir vu son niveau stagner, notamment pendant la période Covid”. “Mais j’avais quand même des projets jusqu’à 2024, j’avais prévu de faire un bilan à ce moment-là pour savoir si je poussais jusqu’à 2028 ou pas” me dit-elle.