Si vous êtes ici, c’est que vous vous posez la question : quelles sont les recommandations concernant le port du masque pendant le sport ? Nous avons interrogé le docteur Pierre Weyrich, infectiologue.
Le masque est l’un des meilleurs moyens de se protéger et protéger les autres contre le virus de la Covid-19, mais quand on vient à parler de sport, les questions subsistent.
De prime abord, le masque ne paraît pas propice au confort respiratoire dont on a besoin au moment de la pratique, mais y a-t-il des risques à ne pas le porter ? Comment faire du sport en cette période avec sérénité ?
Pour apporter plus de lumière, nous avons discuté avec le Dr Pierre Weyrich, infectiologue à l’hôpital Saint-Philibert (Lomme, Hauts de France).
Dr Weyrich : "Oui, le masque est efficace. Le virus se transmet surtout à partir des gouttelettes que l’on émet quand on parle, quand on tousse, qu’on postillonne… Ces particules sont relativement lourdes donc elles se déposent tout près de la personne infectée. C’est pour ça qu’on insiste sur la distance d’1m au-delà de laquelle le risque de contamination est minime. Le masque empêche efficacement d’émettre ces gouttelettes et donc de contaminer l’environnement proche. On a découvert plus récemment que dans certaines conditions (endroits confinés, mal ventilés…) le SARS CoV2 pouvait se transmettre aussi par aérosols, de toutes petites particules qui restent en suspension dans l’air. Dans ces situations, cela ne suffit pas d’être à un mètre de son voisin.
Le masque protège les autres de deux façons : d’un côté, il évite d’émettre des gouttelettes qui pourraient contaminer les surfaces (table, clavier d’ordinateur, etc.) ou les personnes proches. De l’autre, il évite d’émettre des aérosols qui pourraient être contaminants pour les personnes qui partagent dans la même pièce et qui les inhaleraient.
En plus de tout ça, le masque protège aussi la personne qui le porte en réduisant le risque de recevoir des particules virales au niveau des voies respiratoires.
Concernant les types de masques, les masques “fait maison” ont créé pas mal de polémiques. Ce n’est pas vraiment qu’ils sont inefficaces mais le problème est surtout qu’on ne peut pas garantir leur performance. Il existe maintenant des normes techniques qui permettent de certifier un niveau de filtration en fonction du type de masque."
Dr W : "La transmission par aérosols est importante dans les endroits confinés, par exemple, dans les vestiaires d’un stade. Par contre, en extérieur les aérosols se dispersent très rapidement, c’est pourquoi le risque est quasi nul. D’ailleurs, le Haut Conseil de la santé publique ne préconise pas de port du masque en extérieur, sauf si on ne peut vraiment pas avoir de distanciation physique, par exemple si l’on se trouve au milieu d‘une foule, comme un marché. L’obligation du port du masque en extérieur en toutes circonstances est une décision surtout politique."
Dr W : "Quand on fait du sport, on augmente ses besoins en oxygène et on respire donc plus vite et plus profondément. Le masque réduit notre capacité à y parvenir, on doit en quelque sorte faire plus d'efforts respiratoires. Ce qui peut induire une sensation de manque d'air, évidemment pas très agréable.
Quand on fait du sport, les capacités de filtration du masque vont être altérées dans la mesure où il s'humidifie beaucoup plus vite, ce qui le rend rapidement moins efficace."
Dr W : "En extérieur, ne pas porter de masque pendant l’activité physique n’est pas très grave tant que l’on respecte la distanciation physique.
Il est donc préférable de faire du sport à l’extérieur et éloigné de toute autre personne pour ne pas avoir à porter le masque.
On a appris par une étude récente de l'institut Pasteur (étude des facteurs sociodémographiques, comportements et pratiques associés à l'infection par le SARS-COV-2) que la probabilité de s’infecter en extérieur est minime.
Pour être plus précis, moins de 5% des contaminations viennent de l’extérieur. Les auteurs de l’étude préconisent d'ailleurs la pratique du sport en extérieur, ce n’est que bénéfique pour notre santé et ça nous permet d'être plus fort contre les virus. "
Dr W : "Pour les sports en intérieur, il faut essayer de porter le masque juste avant et de le remettre juste après la pratique. Dans les vestiaires par exemple, il est préconisé de porter un masque, essayer lorsque c’est possible d’arriver déjà en tenue, prendre sa douche chez soi, aérer régulièrement les pièces…
Dans tous les cas, il faut y associer des mesures d’hygiène comme se laver régulièrement les mains à l’eau et au savon ou avec une solution hydro-alcoolique. On l'entend déjà beaucoup mais j'insiste sur le lavage des mains, il est très important. On parle du masque mais le port du masque sans un lavage des mains approprié ne garantit pas une protection efficace ! Et bien sûr, on se lave les mains à chaque changement de masque pour ne pas contaminer le nouveau.
Les différentes fédérations sportives font un gros travail pour permettre une reprise dans de bonnes conditions ! À nous d’apprendre à vivre avec ce virus… C’est dans l’intérêt de chacun, mais aussi de la communauté : l’activité sportive est une part importante de notre bien-être, autant tout faire pour la préserver..."
Comme on l’a vu plus tôt, le risque de contamination en extérieur est très faible, à part si l’on se tient très proche d’une autre personne. Le risque d’être contaminé⸱e ou de contaminer les autres est donc surtout présent en intérieur. Quelles solutions alors pour continuer à pratiquer à l’intérieur ?
Dr W : "Au cours de la pratique sportive on aura besoin d’un masque qui apporte une grande respirabilité tout en gardant son efficacité.
C’est la problématique principale du masque de sport : la filtration de l’air doit être efficace tout en gardant un certain confort et un maintien optimal. La température augmentant pendant l’effort physique, le contexte n’est pas des plus simples pour trouver un moyen de garantir un maximum de contenance des particules."
L’AFNOR, association française de normalisation, a publié les dernières recommandations sur le port d’un masque sportif et les normes que ce dernier doit respecter.
Parmi les critères, on retrouve la dimension (tailles adultes), la résistance du masque aux lavages, la filtration, les matières utilisées, l’étanchéité, le dispositif d’ajustage à la tête, ou encore la résistance respiratoire et la perméabilité de l’air.
Ce travail permettra la réouverture des salles de sport et autres activités nécessitant le port du masque, de pratiquer le sport tout en respectant les gestes barrières, pour le rendre à nouveau accessible.
Retrouvez toutes les recommandations de l’AFNOR sur le masque barrière sur leur page dédiée.
Vous l’avez lu, faire du sport avec un masque de protection “classique” n’est pas recommandé. Voilà pourquoi nous avons travaillé sur un masque adapté à la pratique sportive pour vous permettre de ne plus vous limiter dans vos sports, de pratiquer vos activités favorites sans gêne et en sécurité dans le contexte sanitaire actuel.
Après 8 mois de recherches et de développement, le MASQUE BARRIÈRE COVID-19 POUR LE SPORT a été conçu pour vous assurer du confort et de la respirabilité, en respectant la norme AFNOR SPEC S70-00.
Il respecte donc toutes les recommandations en garantissant :
- filtration (de plus de 90% des particules)
- respirabilité (un complexe de matière adapté)
- maintien (jeu de brides avec élastiques et boucles de réglage)
- gestion de l’humidité (évacuation de la transpiration et séchage rapide)
- durabilité (50 lavages)
Alors, qu’est-ce qu’on retient ? Plutôt de bonnes nouvelles !
Pas besoin de mettre le masque pour faire du sport dehors si l’on respecte les bonnes distances, et des travaux sont menés pour que l’on puisse le pratiquer partout. Décidément, rien ne résiste au sport.
Merci au Dr Pierre Weyrich de nous avoir éclairés.
On peut dire que maintenant vous serez incollable sur le sujet pendant vos prochaines, inévitables, discussions Covid. ;)