Dénivelé en randonnée : les notions incontournables

Selon Le Robert, le dénivelé est une "différence de niveau, d'altitude entre deux points". Petit point linguistique à partager au coin du feu après votre rando : on peut dire "un dénivelé" ou "une dénivelée" : les deux formes, masculine et féminine, sont admises !

On parle donc d'une différence de "hauteur", en mètres, d'altitude, qui n'a pas de relation directe avec la "longueur" de votre randonnée (en kilomètres).
Si votre dénivelé est de 0, c'est que vous avez randonné dans le plat pays. Mais que se passe-t-il si vous avez gravi une pente de 0 mètres à 100 mètres d'altitude, puis descendu une autre pente cette fois-ci en passant de 100 mètres à 0 mètre d'altitude... Votre dénivelé est-il aussi de zéro ? Mais de quel type de dénivelé parle-t-on ?
Vous commencez à suer à grosses gouttes en repensant à vos exams de maths ? Je vous rassure, ce n'était pas la matière où je brillais le plus... on est ensemble. Donc, promis, pas besoin de calculer des intégrales pour calculer un dénivelé. Il suffit de connaître le programme de mathématiques de l'école primaire et de distinguer les deux types de dénivelés : le dénivelé positif et négatif !

À moins de vivre dans un exercice de mathématiques de livre scolaire, jamais vous ne partirez du niveau de la mer (altitude 0) pour grimper une montagne sur une pente de précisément 4% pour arriver à 100 mètres d'altitude, pile-poil. Vous allez sûrement partir d'un niveau d'altitude différent de 0, pour monter, un peu redescendre, remonter, etc. Vous allez faire l'expérience des deux types de dénivelé :
◆ le dénivelé positif (celui qui fait chauffer les mollets, à force de monter) noté D+
◆ et le dénivelé négatif (qui arrive comme une récompense après l'effort... sauf si la pente est raide et là, c'est presque de l'escalade à l'envers) noté D-

Prenons un exemple :
Pour calculer le(s) dénivelé(s) de votre randonnée, vous devrez prendre en compte les deux types de dénivelés (positif et négatif) séparément : si vous partez d'une altitude de 0 mètres (point A), montez à 70 mètres (étape E1), descendez de 20 (étape E2) et remontez de 100 mètres jusqu'à votre point d'arrivée à 150 mètres d'altitude (point B) cela fera :

◆ en dénivelé positif : première montée de 70 mètres (différence entre les 0 mètres d'altitude au point de départ et les 70 mètres d'altitude de votre première étape), plus la deuxième montée de 100 mètres : 70+100 = 170 mètres de dénivelé positif ;
◆ en dénivelé négatif : une descente de 20 mètres (depuis vos 70 mètres d'altitude vers les 50 mètres d'altitude) : pas de calcul ici, car il n'y a qu'une seule descente = 20 mètres de dénivelé négatif.

Parce qu'une image vaut mille mots, voici cette petite randonnée sous forme de graphique, pour vieux visualiser le dénivelé positif et négatif : 

Le dénivelé cumulé est différent du dénivelé global. Détaillons-les :

Le dénivelé cumulé se décline en version "positive" et "négative". Il existe donc le dénivelé cumulé positif qui est l'addition de tous les dénivelés positifs (l'addition de vos changements d'altitudes pendant vos montées). Le dénivelé cumulé négatif est, vous l'aurez deviné, l'ensemble de vos dénivelés négatifs (vos changements d'altitudes pendant vos descentes).

👉 Dans notre exemple plus haut, nous avons 170 mètres de dénivelé positif cumulé.
Le dénivelé global correspond à la différence d'altitude entre le point de départ et le point d'arrivée de votre itinéraire de randonnée. Il vous suffira de faire la différence entre votre dénivelé positif cumulé (l'ensemble de vos montées) et votre dénivelé négatif cumulé (l'ensemble de vos descentes).

👉 Dans notre exemple plus haut, nous avons commencé au point A à 0 mètre d'altitude, et terminé au point B à 150 mètres d'altitude. Notre dénivelé global est donc de 150 mètres. On pouvait aussi le calculer en faisant "170 (dénivelé positif) - 20 (dénivelé négatif) = 150 mètres de dénivelé global".

Attention cependant, le dénivelé global ne correspond pas forcément à la difficulté d'une randonnée, car vous allez "globaliser" votre dénivelé et le "lisser", les descentes se soustrayant à vos montées. Par exemple, si vous avez un dénivelé positif cumulé de 2000 mètres, et un dénivelé négatif cumulé de 1800 mètres, votre dénivelé global sera de 200 mètres... et pourtant je peux vous promettre qu'après cette randonnée, vous allez avoir besoin de vous masser les mollets et le dos pendant un certain temps...

Prenons un autre exemple : les itinéraires de randonnée qui forment une boucle ont un dénivelé global de... (attention, question piège...) 0 ! Et oui, le dénivelé global étant la différence d'altitude entre le point de départ et le point d'arrivée, un circuit en boucle se termine là où il a commencé. Il n'y a donc aucune différence d'altitude.

Vous êtes encore là ? Sachez qu'il existe des manières "Old school" et "hyper moderne" de lire un dénivelé ou de le calculer.
Si vous faites partie des nostalgiques de la bonne vieille carte de randonnée, vous avez déjà sûrement vu des cartes IGN (Institut national de l’information géographique et forestière). On peut y voir des courbes de niveau qui correspondent à l'altitude. Certaines courbes de niveau peuvent être plus épaisses (tous les 100 mètres d'altitude en plus, par exemple). Regardez bien l'échelle de votre carte : certaines sont assez précises avec une courbe de niveau tous les 5 mètres d'altitude, d'autres tous les 10 mètres, ou encore tous les 20 mètres.

Pour celles et ceux qui veulent s'y mettre, découvrez notre conseil pour lire une carte de randonnée ou encore pour utiliser une boussole (ça peut toujours servir).

Vous êtes plutôt "High-Tech" ? De nombreux GPS de randonnée sont équipés d'un altimètre qui vous donnera (comme son nom l'indique) votre altitude. C'est le cas aussi de certaines montres, comme la montre Altimètre Montagne MW500 de Forclaz, qui vous donnera l'altitude, le dénivelé positif, négatif et bien d'autres données sur votre vitesse de randonnée, en plus d'enregistrer votre activité sportive.

Maintenant que la distinction entre le dénivelé positif et le dénivelé négatif est faite, comment savoir si les valeurs de ces dénivelés sont hautes ? Eh bien, sachez déjà qu'on prend généralement en compte le dénivelé positif pour parler de difficulté ou de "gros dénivelé". La faute à la gravité : il est bien sûr moins éprouvant pour votre corps de descendre que de monter (sauf terrain technique qui demande une descente sportive, voire "acrobatique", mais qui jouera plus sur votre adresse et votre connaissance de la technicité du terrain que sur vos muscles).
Un "gros dénivelé" c'est donc un dénivelé positif qui vous demande des efforts, et ça, ça dépend de votre forme, de votre expérience, de la fréquence à laquelle vous randonnez, etc.
Vous voulez un exemple un peu plus concret et universel ? Allons-y : au-delà de 600 mètres de dénivelé positif par jour, on parlera de randonnée difficile et au-delà de 1000 mètres de dénivelé positif par jour, on conseille seulement aux expert·es de se lancer sur ledit sentier.
Ce dénivelé peut concerner un bout de la randonnée, mais être tellement important et long qu'il vous demandera beaucoup d'effort. Ou il peut aussi concerner le dénivelé positif cumulé sur tout l'itinéraire de votre randonnée. Dans tous les cas, ne sous-estimez jamais un dénivelé et adaptez le poids de votre sac pour ne pas vous alourdir !

Calculer un dénivelé positif et négatif, c'est bien joli, mais comment savoir après ces calculs, si vous avez le "niveau" pour cette randonnée ?
Pas d'inquiétude si vous n'avez pas envie de sortir la calculatrice à chaque préparation de randonnée, de merveilleux sites ou applications existent et calculent le dénivelé pour vous. C'est le cas de notre application Decathlon Outdoor qui vous donne le dénivelé positif (quand ça grimpe) sur la page de chaque itinéraire de randonnée.

Gardez en tête que la difficulté d'une randonnée s'établit en fonction :
◆ de vous (par exemple : votre forme, votre expérience, etc.) ;
◆ de l'itinéraire (la longueur en kilomètres, le dénivelé en mètres) ;
◆ du terrain (son type et sa technicité) ;
◆ mais aussi de la météo du jour, surtout s'il fait très chaud, très froid ou s'il pleut.

Côté dénivelé, tout le monde n'est pas d'accord sur les chiffres exacts. Mais on peut estimer que vous pouvez gravir :
◆ 300-500 mètres de dénivelé positif / jour si vous êtes d'un niveau débutant ;
◆ entre 300-500 mètres et 600-800 mètres de dénivelé positif / jour si vous êtes d'un niveau intermédiaire ;
◆ entre 600-800 mètres et 1000-1500 mètres de dénivelé positif / jour si vous êtes d'un niveau avancé ;
◆ 1000-1500 mètres et plus ("sky is the limit" comme on dit aux States) si vous avez un niveau expert.

Le dénivelé est donc un élément essentiel à prendre en compte, mais il ne résume pas à lui seul la difficulté d'une randonnée. Pensez aussi à vous ménager en montée, ce n'est pas la course !

Côté montée difficile pour un gros challenge, vous pouvez vous donner comme objectif (plus ou moins lointain) :
◆ le Mont Ventoux par la face nord, avec 1540 mètres de D+

Pour un plus petit challenge, optez pour un itinéraire moyennement technique avec 600-700 mètres de D+ cumulé:
◆ à l'assaut des hauteurs d’Orpierre, avec 655 mètres de D+

Pour vous mettre en jambe ou partir en famille avec les petit·es et les grand·es, partez sur un dénivelé positif aussi faible que possible, surtout si vos plus jeunes recru·es n'ont pas encore entamé leur puberté :
◆ un tour en forêt ;
◆ une courte randonnée en bord de mer ;
◆ des randonnées entre villages et sentiers, ou passant par des grottes ou des lieux aux noms qui raviront les enfants.

Sachez que sur le site et l'application Decathlon Outdoor, vous pouvez filtrer les itinéraires de randonnée par dénivelé positif, pour trouver votre prochain challenge randonnée. Pratique, n'est-ce pas ?