Le tennis fauteuil est une discipline populaire aux Jeux Paralympiques. Découvrez son histoire, ses règles, le matériel nécessaire ou encore les singularités de cette discipline.
Soixante à 80 minutes de match, 2000 à 4000 m parcourus, vitesse moyenne de 1 m/s pour une vitesse maximum de 2,9 m/s soit plus de 10 km/h¹… Des caractéristiques singulières qui font du tennis fauteuil un sport aussi intéressant qu’exigeant. Partons à la découverte de ce sport et de ses particularités. Jeu, Set et Match !
Le tennis fauteuil est né dans les années 1970. Il a été inventé par un américain, Brad Parker, lui-même devenu paraplégique à l'issue d'un accident. En 1980, Brad Parker fonde la National Fondation of Wheelchair Tennis et permet le développement de ce sport, notamment en Europe, en Australie et au Japon. En 1986, le circuit est ouvert aux femmes. En 1992, un circuit professionnel est créé et la discipline est intégrée la même année aux Jeux Paralympiques.
En France, le tennis fauteuil s'est développé dans les années 80. La discipline a rejoint la Fédération française de Tennis (FFT) depuis 2017 et comporte un circuit France Open d'une vingtaine de tournois.
Les règles au tennis fauteuil sont sensiblement les mêmes que pour les athlètes valides.
↪ Le court rectangulaire sur lequel les joueur·ses s'affrontent est identique à la pratique du tennis : 23.77 m de longueur pour 8.23 m de largeur, divisé par un filet d’1 m de hauteur. En double, les couloirs extérieurs sont autorisés.
↪ Les joueur·ses s'affrontent sur un match de deux sets gagnants, composés de six jeux chacun. Chaque jeu comporte au minimum quatre points (15/30/40/jeu ou deux points d'écart en cas d'égalité).
↪ Il existe une spécificité de la pratique du tennis fauteuil, liée à l'usage d'un fauteuil roulant : le nombre de rebond. Les joueur·ses de tennis fauteuil peuvent ainsi laisser la balle rebondir deux fois avant de la frapper. Ce deuxième rebond peut même avoir lieu à l'extérieur des limites du terrain.
↪ Si la balle est renvoyée dans le filet, en dehors des limites du terrain, frappée au troisième rebond, qu'elle touche une partie du corps de l'athlète ou son fauteuil, le point est alors attribué à l'adversaire.
Le fauteuil est adapté à la pratique de cette discipline. Il doit par exemple être léger et facilement maniable, stable et facilement réglable. Les joueur·ses sont en effet amené·es à changer régulièrement de direction, à faire des tours sur eux-mêmes pour se positionner ou encore à accélérer pour récupérer une balle proche du filet.
Pour ces raisons, le fauteuil comporte deux roues arrière et deux roulettes avant. À cela peut s'ajouter une roulette arrière pour plus de stabilité. Les deux roues arrière ont un carrossage (angle formé par le plan de roulement de la roue avec la verticale) d'une vingtaine de degrés. Cet angle plus important permet d’exercer un moment de rotation 2,2 fois plus élevé à effort égal et entraîne une accélération angulaire 1,9 fois plus élevée² qu'avec un fauteuil classique.
Les raquettes et les balles sont identiques aux athlètes valides.
Les athlètes sont classés en deux catégories spécifiques selon leur handicap. On parle de catégorie open lorsque les athlètes ont une atteinte aux membres inférieurs. Pour ceux atteint·tes des membres inférieurs et supérieurs, il s'agit de la catégorie quad. Ainsi, on compte six épreuves de tennis fauteuil aux Jeux Paralympiques :
• Simple (femmes, hommes)
• Double (femmes, hommes)
• Simple quad (mixte)
• Double quad (mixte)
Comme pour les athlètes valides, il existe un classement mondial qui distingue les meilleur·es joueur·ses de tennis fauteuil : le classement International Tennis Federation (ITF) Wheelchair. Pour grimper au classement, les athlètes peuvent participer à plus de 150 tournois du circuit ITF. Parmi eux, les quatre tournois du Grand Chelem : Wimbledon™ (Angleterre), Australian Open™ (Australie), Roland Garros™ (France) et l'US Open™ (États-Unis).
Le tennis fauteuil comporte son lot de singularités : vitesse de balle, déplacement ou encore coup spécifique. En voici quelques-unes :
↪ Les meilleur·es joueur·ses sont capables de servir à près de 160 km/h. Pour retourner un service pareil, mieux vaut avoir un bon cordage.
↪ Il existe un revers inversé dans la pratique du tennis fauteuil. L'athlète prend la raquette telle une prise revers et va tourner son poignet pour réaliser un coup droit à l'envers : on parle de revers inversés. Ça fait tourner la tête.
↪ Les déplacements au tennis fauteuil sont dit en "huit" car les joueur·ses réalisent souvent un huit sur le court.
↪ S'aventurer au filet est risqué car les lobs (coups par dessus son adversaire) sont très difficiles à contrer.
↪ Certain·es joueur·ses ont fait des longs échanges leur spécialité. Dans le jargon, on les appelle les "rouleurs".
La pratique du tennis fauteuil n'a pas fini de vous surprendre. Prochaine étape : les Jeux Paralympiques de Paris 2024. Pas de doute, vous serez prêt·es !