Comment éviter ou soigner une ampoule ?

Déjà, c’est quoi une ampoule, une cloque, une phlyctène ? Tous ces mots désignent la même chose, un soulèvement de la peau formant une bulle qui renferme un liquide qu’on appelle “sérosité”. Comment la soigner ? 

Si la zone de frottement est rouge, mais sans décollement de la peau, lavez-la à l’eau tempérée et au savon avant d’appliquer une crème anti-irritation, anti-frottement ou cicatrisante. Cela peut suffire s’il s’agit d’une petite ampoule. Si la zone est un peu plus grande et douloureuse, optez plutôt pour un pansement spécial ampoule, aussi appelé pansement “hydrocolloïde” qui protégera la zone des frottements et facilitera la résorption de la cloque. 

Si votre peau est blanchâtre, voire rougeâtre et surtout, qu’elle s’est soulevée en renfermant un liquide : dites bonjour à la bonne vieille ampoule ! À droite, on vous dit de la percer ; à gauche, de ne pas y toucher… Qui écouter ? Ne bougez pas, on vous aide au paragraphe suivant et, promis, on ne parlera pas politique. ;)

Comme vu plus haut, quand la cloque est toute petite, un ou deux millimètres, vous pouvez simplement mettre un pansement et en une semaine ou dix jours, elle aura disparu !

Si l’ampoule est grande et gonflée :
Quand l'ampoule est plus grande, jusqu'à plusieurs centimètres, il est conseillé de la crever. Mais pas n'importe comment ! Munissez-vous d'une aiguille désinfectée et percez votre ampoule sur deux zones différentes : le liquide s'en ira tout seul. Une fois le liquide complètement sorti, il est important de laisser la peau ! Elle protège votre muqueuse et contribue à une bonne cicatrisation. Désinfectez l'ampoule percée et appliquez un pansement spécial ampoule. Au fil des jours, votre peau se renouvelle en dessous de la peau décollée de l'ampoule, et celle-ci finira par tomber. 

Si la peau de l’ampoule est déchirée :
Même si à force de mouvements et de frottements, la peau de l'ampoule s'abîme et s'arrache, n'y touchez pas ! Pas facile d'y résister, on vous l'accorde. Un peu comme cette peau qui pèle après un coup de soleil, on a une envie folle de la décoller, mais ce serait gâcher vos efforts de bons traitements. Surtout, vous risquez d'infecter la zone et de recréer des frottements ou des douleurs… qu'on préfère éviter. Laissez plutôt votre corps faire le travail, la peau tombera toute seule quand il sera temps ! 

Pour désinfecter votre ampoule, vous pouvez utiliser un antiseptique local classique ou d’un antiseptique qui contient de l'iode. Mais si, vous savez, c’est le fameux désinfectant jaune ! Il est important d'utiliser un désinfectant adapté aux ampoules et de ne pas mettre d'alcool sur une peau lésée. Choisissez plutôt une solution aqueuse, comme le sont les célèbres antiseptiques que vous retrouvez en pharmacie. On oublie aussi le gel hydro-alcoolique ou tout autre substance du type "il y a de l'alcool dedans, ça doit désinfecter," qui vous blessera davantage !

Si votre ampoule est petite et fermée, vous pouvez appliquer une crème apaisante et cicatrisante que vous trouverez en pharmacie, mais un pansement spécial ampoule peut suffire pour la protéger des frottements. On vous conseille de la laisser à l'air libre dès que possible pour accélérer le processus de cicatrisation et si vous avez bien suivi jusque-là, vous savez qu'il ne faut pas la percer ! ;)

On peut souvent entendre ou retrouver sur internet une grande variété de remèdes naturels pour soigner les ampoules, comme des gouttes d'huile essentielle de lavande, de l'argile ou encore de l’aloe vera. Avant de vous lancer dans ces préparations, on vous conseille de demander l'avis d'un·e professionnel·le de santé, à la pharmacie près de chez vous par exemple ! Nous ne sommes jamais à l'abri d'une mauvaise réaction. Bon, et si vous ne pouvez plus vous déplacer à cause de ces satanées cloques, un coup de téléphone sera toujours efficace. ;)

Après un bon traitement de l'ampoule, lavage, désinfection et retrait du liquide pour les ampoules de plus grande ampleur, elle va s'assécher et cicatriser en une à deux semaines.

Si malgré vos soins ou par manque de soin, votre ampoule ne cicatrise pas, qu'elle est douloureuse, purulente et/ou vous souffrez de fièvre, c'est un signe d'infection. N’attendez plus, il faut aller consulter un·e médecin. Il ou elle pourra vous apporter les soins adéquats.

Les précautions sont à accentuer si vous souffrez de diabète ou d'un déficit immunitaire, le risque d'infection étant multiplié. Si vous êtes concerné·e, il est fortement recommandé de faire suivre votre traitement contre l’ampoule par un·e professionnel·le de santé.

N'attendez pas que l'ampoule se forme, des bandes et des pansements anti ampoules existent en prévention. Vous pouvez même appliquer de la crème anti frottement : si vous êtes habitué·e aux ampoules, vous connaissez vos zones sensibles ! 

Si vous n’y avez pas pensé avant, dès que vous sentez une douleur due à un frottement, que la zone devient rouge et irritée, mettez un pansement ! Choisissez donc des pansements spécifiques pour les ampoules qui agissent comme une seconde peau. Vous les trouverez dans toutes les pharmacies. C'est l'un des éléments indispensables de la trousse de secours pour partir en randonnée ou trek. Vous pourrez donner raison à votre grand-mère quand elle vous dira encore son vieux dicton "vaut mieux prévenir que guérir !". En parlant de prévention, voici d’autres astuces indispensables pour éviter ces fameuses ampoules qu'on ne souhaite jamais voir.

Dès le choix des chaussures, il faut mettre toutes les chances de votre côté pour éviter les frottements répétés. Bien entendu, ne zappez pas l’étape de l’essayage et si possible, faites-le en fin de journée pour que vos pieds soient déjà légèrement gonflés. Sans mauvais jeux de mots, vous devez trouver… chaussure à votre pied ! Vous devez vous y sentir confortable, sans point dur ni de friction. Petit tips : évitez d’écouter votre pote qui a accepté gentiment de vous accompagner, mais qui n’est pas toujours de bon conseil quand il vous dit : “t’inquiète, la chaussure va se faire au pied”.

Évitez ensuite de porter des chaussures neuves sur une trop longue durée. Préférez les porter petit à petit pour les assouplir et vérifier que rien ne gène. Si malgré cette période de rodage, une gêne persiste, posez préventivement une protection adhésive.

Pendant la pratique, un bon laçage des chaussures est essentiel ! Pour éviter les ampoules, il faut que vos pieds soient bien figés et maintenus dans vos chaussures.

Pour la randonnée, choisissez des chaussettes hautes, ou au minimum plus hautes que vos chaussures pour ne pas créer de frottements au niveau de votre peau. Pour minimiser les risques d’ampoules, vous pouvez aussi choisir des chaussettes sans coutures et avec des épaisseurs supplémentaires dans les zones sensibles comme les talons et le devant de vos pieds. 
Concernant la matière, le synthétique peut être une bonne option ! Cette matière évacue la transpiration et sèche vite, elle est aussi plus résistante. Pour l’hiver, vous pouvez opter pour la laine mérinos, de préférence mélangée à d’autres matières pour évacuer plus facilement la transpiration. La laine mérinos a l’avantage d’être confortable, thermorégulatrice et anti-bactérienne. Le petit truc en plus, c’est qu’elle limite les mauvaises odeurs, un bonheur pour vos narines !

Pour plus de conseils sur les chaussettes, tout est dans cet article : “Comment choisir des chaussettes de randonnée ?”

Pour la course à pied, les chaussettes doivent être fines et aérées pour évacuer la transpiration et l'humidité. Elles doivent aussi être adaptées à la pointure, et si possible asymétriques pour un meilleur ajustement aux pieds. Elles comprennent une zone élastique en milieu du pied qui les gardent bien en place et évitent les plis. Il existe aussi des chaussettes en matière spécifique limitant les risques de frottements.
Pensez également aux guêtres, qui en trail, éviteront l’intrusion de débris blessants dans les chaussures. C’est tout de même mieux !

Vous vous êtes engagé·e dans une épreuve ou un parcours qui, par sa durée ou ses conditions (chaleur, humidité), vous expose aux risques de brûlures aux pieds. L'idéal est de tanner la peau pour la rendre souple et résistante. Pour cela, trois semaines avant votre épreuve, alternez un jour sur deux un badigeonnage des pieds au jus de citron (pour renforcer votre peau) et l'application d'une crème hydratante. Il existe aussi des spécialités tannantes prêtes à l’emploi.
Avant et pendant la pratique, appliquez une couche épaisse de crème hydratante sur les pieds, sauf si votre parcours se déroule dans des conditions humides ou sableuses. Si possible, changez de chaussettes, voire de chaussures en cours d'épreuve.

Transpiration, matières irritantes... quels facteurs favorisent l'apparition de ces irritations ? Comment les éviter ? La réponse dans vos oreilles, grâce à Edouard Tuloup, ingénieur en R&D spécialisé dans les interactions entre la peau et le textile, et Johanna Hache, ingénieure dans les produits de soin du sportif qui nous conseillent dans cet épisode.