Quel est le rythme cardiaque normal en activité ? Y a-t-il une fréquence cardiaque à ne pas dépasser en sport ?
Revenons sur la notion de sport et l’incidence de celui-ci sur le cœur.
Notre expert explique que certain·es patient·es estiment « ne rien faire » et pratiquent pourtant 11h de sport dans la semaine. À l’inverse, certain·es pensent en faire beaucoup, et pratiquent 2 h d’activité physique sur 7 jours. « La notion de sport est relative. Le cœur de sportif·ve demande un certain degré d’activité pour y arriver. Communément, on parle d’un impact du sport sur le muscle cardiaque avec une pratique de 4 à 6 h par semaine pendant plus de 6 mois, avec un effort qui va au-delà de l’essoufflement. »
On parle ici de l’impact du sport sur votre cœur, à ne pas confondre avec l’impact du sport sur votre santé. Pratiquer 1h de sport dans la semaine est déjà bien et sera meilleur pour votre corps que de ne rien pratiquer. L’essoufflement dont parle le Dr Endjah correspond aux seuils ventilatoires. Il en existe deux au niveau physiologique :
• le seuil d’endurance fondamentale, aux alentours de 80 % de la FC Max (Fréquence Cardiaque Maximale) : « Il correspond à un effort que vous pouvez tenir pendant de longues heures, en apportant l’hydratation et les nutriments suffisants. C’est souvent sur ce seuil-là que vous courez un marathon ou une distance prolongée. » ;
• le seuil de résistance, aux alentours de 90 % de la FC Max = « Un effort peut être tenu à peu près 40 à 45 minutes dans ce seuil. Pour un coureur entraîné, cela correspond à environ 10 km. »
Notez que ces seuils sont toutefois variables d’une personne à une autre selon l’entraînement. Dr Endjah précise aussi qu’entre les deux seuils, on parle d’endurance active et que la zone d’échauffement se situe en-dessous du premier seuil d’endurance fondamentale.
Un des points primordiaux de l’activité physique est également l’échauffement. Dr Endjah rappelle l’importance de cette étape parfois négligée par les sportifs·ves et pourtant indispensable pour le cœur. Voici trois bonnes raisons d’échauffer votre cœur (qui, rappelons-le, est un muscle) :
• Le risque de blessure diminue.
• Le rendement à l’effort est meilleur.
• Le risque d’accident cardio-vasculaire diminue.
Les activités physiques dites à haute intensité se situent dans la zone de résistance. « Travailler dans ce seuil de résistance est l’un des meilleurs moyens d’améliorer ses performances maximales », indique notre expert cardiologue du sport.
Le ressenti d’un effort maximal est très subjectif selon chaque personne, en fonction de son niveau d’entraînement (novice ou confirmé·e), de l’activité pratiquée et de nombreux autres paramètres (température, altitude, à jeun ou non, échauffement…).
« Pour une personne sédentaire, réaliser un effort très intense va être très vite inconfortable (essoufflement rapide, hyperventilation, mal-être, bouffées de chaleur, parfois vertiges…). Alors qu’un athlète de haut niveau va aller chercher sur certaines séances cet inconfort pour progresser, mais il sera nettement mieux toléré (séances fractionnées, par exemple) », souligne l'expert.
Dans les deux cas, en l’absence de troubles cardiaques (bradychardie, tachychardie, insuffisance cardiaque, etc.) avoir une fréquence cardiaque élevée ne présente pas de risque pour le cœur, tout comme pratiquer une activité de haute intensité. Il est tout de même conseillé de faire un examen médical spécialisé au préalable par un·e médecin du sport ou un·e cardiologue pour estimer le risque de survenue d'événements cardiaques.