Découvrir l’origine du vocabulaire d’un sport, permet de mieux l’apprécier. Bille, queue, poche... Voici quelques indispensables à connaître !
Au billard comme dans d’autres sports, les mots sont révélateurs de ce qu’ils désignent. Découvrir l’origine du vocabulaire d’un sport, qu’elle soit technique ou historique, permet de mieux l’apprécier. Cette mise en perspective contribue à une meilleure pratique, si ce n’est que pour se comprendre avec ses partenaires de partie ! Dans la pratique de la voile on parle de bout (prononcer boute) et pas de corde ! Bille, queue, poche, procédé, pool, craie, voici quelques indispensables à connaître !
On dit bien bille... et pas boule.
Car à la différence d’une boule, une bille est légère (moins de 500 grammes) et se propulse avec un outil, quand la boule, elle, se lance à la main. Et puis on pratique le billard, et pas le “boulard” ! Le mot billard lui-même tient son origine du mot bille.
Au tennis on joue avec une balle, au football avec un ballon, au hockey sur glace avec un palet… Au billard, c’est bien avec des billes que l’on pratique !
On dit queue... et pas canne.
La bonne dénomination tient à l’origine du sport, qui se pratiquait sur une table avec un bâton souvent biseauté ou recourbé à son extrémité la plus large. Cette crosse s'appelait le “billard”. Le billard (le bâton) donna ensuite son nom au sport, comme le basket-ball tient son nom au panier qui caractérise sa pratique.
A cette époque lointaine, les billes étaient poussées d’une seule main, par glissement de la tête de la crosse sur le tapis. Comme les billes restaient trop proches des bandes rudimentaires, il s’avérait souvent difficile de pousser les billes ainsi. Pour contourner cette difficulté, des joueurs inversèrent le sens de leur “canne” quand les billes étaient contre les bords : pour propulser les billes, ils prirent appui sur le cadre de bandes et frappaient avec le bout le plus fin, prenant l'extrémité la plus large dans leur main et non plus la moins large.
Ils utilisèrent l’extrémité de leur billard, autrement dit la queue de leur billard. Queue... Le terme est resté, ainsi que la technique, qui s’est perfectionnée, le billard évoluant sans cesse vers plus de précision.
On dit queue de billard car à l’origine du sport on jouait avec l’autre extrémité.
Au tennis on joue avec une raquette, au golf avec un club, au base-ball avec une batte… Au billard c‘est avec une queue !
On dit poche. On peut aussi dire blouse.
Car au départ c’était bien des vêtements (une blouse) puis des morceaux de tissu (une poche) qui servaient de respectables aux billes, afin d’amortir leur chute de la table.
Blouser l’adversaire, c’est empocher sa bille. Se faire blouser, c’est se faire rentrer sa bille dans une blouse, donc perdre, “se faire avoir” en quelque sorte. Par la suite, blouser est aussi devenu synonyme de tromper, d’arnaquer.
Le billard a continué son développement et ses évolutions et une pratique majeure, le billard français, a fait disparaître les poches pour ne se concentrer que sur le carambolage des billes entre elles. On distingue donc deux grandes familles au billard, le billard à poches (billard américain, snooker, blackball) et le billard carambole (billard libre, artistique, trois bandes, cinq quilles).
Le procédé au billard, c’est la rondelle, le plus généralement en cuir, qui se trouve à l’extrémité de votre queue de billard. Cet ajout astucieux facilite une meillure accroche sur la bille blanche. Cela permet d’éviter les fausses-queues (quand la queue dérape sur la bille) et de pouvoir réaliser des effets.
Le procédé de la queue de billard, c’est, en conception, ce complément de morceau de cuir collé à l’extrémité de la queue, et, in fine, l’innovation qui a permis de nouvelles possibilités : le rétro, le coulé,...
Inventé par un français, le nom provient simplement de “procédé de fabrication” pour désigner une technique, avec son double sens : pour la réalisation d'un objectif (les effets), pour la fabrication d'un produit.
Le procédé a été une véritable révolution. Cette invention de plus de 150 ans permit l'avènement du billard moderne. Pour l’instant, on n’a pas encore trouvé mieux !
Aux belles heures victoriennes, en Grande-Bretagne, Une poule (anglicisé en pool) désignait des paris collectifs. Une "pool house" c’était le salon de paris pour les courses hippiques. Pour que les parieurs puissent patienter agréablement entre chaque course, des tables de billard étaient à disposition. A l’époque le billard était extrêmement populaire et se retrouvait partout.
Une association s'est opérée et par glissement sémantique le mot pool a servi à désigner le sport (le billard à poches) que l'on pratiquait en attendant les courses.
S'affranchissant de cette dimension financière, le mot poule ou pool est utilisé dans de nombreux sports, au football, au basket ou au rugby (mais aussi au billard !) pour désigner un groupe d’équipes s’affrontant dans une compétition (match de poule).
Depuis sa création par Louis XI jusqu’à nos jours, le billard a toujours évolué vers plus de précisions. Deux innovations ont bâti les bases du billard moderne : le procédé et la craie. On appelle cela “la craie” car, au départ, c’était bien des blocs ou de la poudre de calcaire qui venaient améliorer le coefficient de friction entre la queue de billard et la bille propulsée. Cette composition en carbonate de calcium a évolué vers d’autres procédés de fabrication, plus efficaces (et moins salissants pour les tapis). La craie de billard n’est plus en craie, mais le mot est resté. On l’appelle aussi le bleu, car c’est la couleur majoritaire de ce petit cube indispensable à la pratique. Cette domination colorielle tient au fait que la première craie inventée fut bleue. C’est devenu une convention, bien qu’il existe de très nombreux coloris possibles.
Dans la pratique du surf, on utilise de la paraffine associée à de la cire d’abeille (wax en anglais) pour apporter plus d’accroche sur la planche. De la même manière, le composant principal (la cire) a donné son nom à l’objet : la wax. La craie et la wax ont la même fonction, ce sont deux antidérapants.
Bille, queue, proche, procédé, pool, craie ?
Les mots d’usage au billard révèlent l’incroyable patrimoine historique et technique de ce sport, autant que ses belles perspectives, vers toujours plus de précision.
Bien sûr, rien ne vous empêche d’opter pour d’autres vocabulaires, de parler de boule, de canne, de trous, d’embout,... du moment que votre pratique billard respecte ces deux grands principes : être le plus précis possible et... se faire plaisir !!!