Le saviez-vous : les nageurs et nageuses sont hyperlaxes

Les nageurs et nageuses se distinguent généralement par une morphologie bien spécifique : de grande taille, athlétiques et le corps taillés en V, aux épaules larges, avec une grande envergure, munis de longs pieds et de grandes mains.

Une minorité, et c’est souvent le cas pour les nageurs et nageuses élites, sont cependant pourvu·es d’une qualité supplémentaire : l’hyperlaxité.

L’hyperlaxité se caractérise par une grande élasticité des articulations, muscles et autres tissus. Les personnes atteintes d’hyperlaxité sont parfois capables de contorsionner des parties de leur corps plus que les individus “normaux”.

Certaines personnes “hyperlaxes” peuvent tordre certaines parties de leur corps en restant dans le cadre de la “normalité”, d’autres ayant une souplesse articulaire particulièrement développée, pourraient vraiment être apparentés à des hommes chewing-gum !

L'hyperlaxité au quotidien revêt malheureusement de nombreux mauvais côtés. Les personnes hyperlaxes sont souvent plus sujettes aux luxations, tendinites, troubles articulaires et douleurs.

Heureusement pour les nageurs et nageuses hyperlaxes, nous allons voir qu’il n’y a pas que des inconvénients !

Il est important de noter que la natation ne rend pas hyperlaxe. Il s’agit plus d’un sport choisi par les personnes atteintes d’hyperlaxité afin d’éviter les chocs d’autres sports au niveau des articulations (running, sports de combats…). En effet, pour les “hyperlaxes”, une torsion de cheville ou de poignet est vite arrivée.

Les nageurs hyperlaxe sont aussi souvent motivés par leur aisance dans l’eau et leur capacité à performer rapidement face à leurs concurrents. Cette prédisposition morphologique est favorable à la nage, ce qui leur permet en général de se distinguer plus facilement et donc de choisir la voie de la natation en compétition.

La question qui nous trotte tous dans la tête maintenant est : en quoi l’hyperlaxité peut être un avantage pour les nageurs ?

Réponse...

L’hyperlaxité permet à certain·es nageurs et nageuses d’être plus “flexibles” au niveau de leurs articulations et d’utiliser cette souplesse à leur avantage.

La souplesse des épaules ne permet pas forcément de nager plus vite mais de nager moins lentement (nuance). En effet, cette laxité aidera le nageur et la nageuse à dégager plus facilement ses épaules de l’eau et de leur assurer une rotation plus “axée” qui causera peu de résistance à l’eau. Grâce à la flexibilité de ses bras, son amplitude de nage en sera également augmentée.

De plus, lors d’une coulée en ondulation en natation, les jambes ne doivent pas être les seules actives, l’ondulation prend sa source au niveau du buste. Cette technique est bien plus facile à réaliser (voire instinctive) pour une personne hyperlaxe où son torse, son dos, son bassin et ses genoux décriront une ondulation fluide, réduisant les freins et augmentant la propulsion.

Enfin, la flexibilité des chevilles est un atout crucial en natation. L’exemple le plus frappant se dissimule dans la nage du champion Michael Phelps (une des premières morphologies à avoir été passées au peigne fin). En plus de chausser du 48, ses chevilles ont la capacité de se plier 15 degrès de plus que celles des autres personnes. Cela lui permet notamment de fouetter l’eau comme l’auraient fait de véritables palmes naturelles. Cela peut paraître minime mais ainsi sa force de propulsion est augmentée de plus de 10%.

Pour les personnes prédisposées naturellement à la natation, l’hyperlaxité est une caractéristique courante. Associé à cela, un physique longiligne leur permettra d’accéder à une ondulation ample et à une nage dynamique et puissante.

En clair, si vous vous sentez souple et que le contorsionnisme n’est pas votre tasse de thé, essayez-vous à la natation !

Et si au contraire vous êtes "raides" et voulez vous assouplir, rien n'est perdu, suivez nos conseils pour vous assouplir !