Le drainage lymphatique et ses bienfaits

Si l’on parle davantage du drainage lymphatique depuis quelques années, cette méthode manuelle existe déjà depuis très longtemps en kinésithérapie.

Pour comprendre, revenons-en aux fondamentaux de la méthode : la lymphe.

En bref, “la lymphe est un liquide que l’on a à l’intérieur de notre corps. Dans celui-ci circulent des globules blancs. La lymphe est donc liée à notre système immunitaire”, explique Nadia Quemener. Elle ajoute : “Des hormones aussi circulent dans la lymphe. Sa circulation a donc également un impact sur notre système hormonal.”

La kinésithérapeute rappelle que “dans notre corps, la lymphe est pompée par nos ganglions. Ce sont d’ailleurs eux qui s’occupent de filtrer notre lymphe”.
Elle poursuit : “Ce pompage dépend de notre mode de vie et de nos habitudes quotidiennes : la sédentarité, l’alimentation, l’hérédité, la surcharge pondérale, le stress, la fatigue…”. Tous ces éléments influencent la bonne santé de notre système lymphatique.

Si celui-ci est malmené, des symptômes peuvent apparaître. Parmi eux, “un manque d’énergie, une sensation de lourdeur, l’apparition d’œdèmes…”

Nadia constate que “le drainage lymphatique agit comme un coup de fouet pour notre organisme et notre métabolisme”. Il permet en effet un meilleur fonctionnement du système lymphatique qui favorise la digestion, l’immunité ou encore la récupération musculaire.

“Après un drainage lymphatique, on ressent une sensation de légèreté immédiate, comme une sensation de coup de fouet, surtout si celui-ci est fait de manière dynamique”, explique la kiné.

Esthétiquement parlant, “on peut observer un désengorgement des tissus”. Notez que cela se verra plus ou moins en fonction de la corpulence et de la condition physique de chacun·e.

À plus long terme, soit dans les semaines suivant un drainage lymphatique qualitatif, vous pouvez aussi bénéficier d’une meilleure énergie, d’une diminution de votre fatigue, d’une meilleure digestion…

La kinésithérapeute recommande d’ailleurs la pratique du drainage lymphatique au moment des changements de saison pour, en fonction de celles-ci, offrir un boost d’immunité ou encore une meilleure élimination des déchets.

Le drainage lymphatique permet une meilleure oxygénation des tissus (musculaires et respiratoires), un meilleur drainage des déchets et donc une meilleure récupération.
Quand on fait du sport, le drainage est aussi intéressant puisqu’il offre une relance de la circulation sanguine et une réduction de la sensation de jambes lourdes, points intéressants chez les coureur·ses par exemple. Visuellement, le drainage peut également, chez les pratiquant·es de musculation et de bodybuilding en période de sèche, favoriser la visibilité des muscles.

Pour les sportif·ves, “le drainage lymphatique peut être recommandé avant l’effort, entre 48 et 72 heures pour donner de la fraîcheur au corps, booster le métabolisme, améliorer l’élasticité musculaire, mais aussi le système ligamentaire et tendineux. Pour récupérer, le drainage lymphatique est aussi une super idée, et ce, directement après l’effort.”

En ce qui concerne la cellulite, la kiné explique que “le massage fait lors du drainage peut avoir un effet sur l’aspect de la peau”. Mais selon elle, il faut toutefois de la “régularité quasi quotidienne et des massages dynamiques si l’on souhaite vraiment observer des résultats visibles”.

Aussi, il a été prouvé que le drainage lymphatique aide à soulager les symptômes du lipoedème.

Enfin, n’oubliez pas que les résultats et réactions de l’organisme dépendent de chacun·e en fonction, par exemple, de son mode de vie, sa génétique ou encore ses problématiques de santé.

“On en a toutes et tous besoin”, répond la kinésithérapeute. Elle ajoute : “Avec les rythmes et de vie assez stressants que nous avons, nous avons forcément un affaiblissement de notre système lymphatique.”
Elle explique également que certains signes sont assez significatifs d’un besoin d’être drainé·e comme des œdèmes de rétention au niveau des chevilles, à l’arrière des genoux, au niveau des clavicules… En bref, là où se situent les ganglions lymphatiques. Autres symptômes ? Une fatigue persistante, une perte d’énergie, ou encore des lourdeurs digestives…

“Un massage isolé fait par un·e professionnel·le peut avoir un vrai effet coup de boost, surtout pour une personne avec une bonne hygiène de vie. Toutefois, les effets sont plus importants si elle entretient le drainage avec des auto-massages une fois par semaine, par exemple”.

Cependant, “lorsque l’on a plus de symptômes, comme des œdèmes installés, il est intéressant de rentrer dans une logique de soins, soit avec 2 à 3 drainages, espacés de 3 semaines par exemple, tout en continuant de le faire soi-même à la maison”.

“Tout dépend de l’objectif : si on n'a pas de problème particulier, les massothérapeutes ou esthéticiennes qualifiés sont très bien ! Par contre, quand on a des problématiques pathologiques comme un système nerveux un peu apparent, des varices, un pacemaker ou autre, il vaut mieux se tourner vers un·e professionnel·le de santé”, répond Nadia Quemener.

“Certaines séances de drainage lymphatique sont remboursées chez un·e kinésithérapeute dans le cadre du postopératoire”, constate la professionnelle.

À ce sujet, tout dépend des diplômes et qualifications de la personne qui vous soigne. Ainsi, un drainage lymphatique complet selon la méthode Renata Franca vous est le plus souvent facturé 150 € en province et 180 € à Paris pour 1h15 de prestation.

Enfin, il existe aussi des forfaits drainages par “parties du corps”, mais ce n’est pas vraiment une bonne idée pour la professionnelle : “Même si les gens ont des problèmes uniquement au niveau des jambes, le système a besoin d’être drainé des pieds à la tête si l’on souhaite obtenir de vrais résultats.” C’est pourquoi, “même bradé”, elle déconseille un drainage d’une seule partie du corps, sauf pour un drainage du visage.

C’est très simple ! “Vous avez uniquement besoin de vos deux mains et d’un peu d’huile, quelle qu’elle soit”, explique Nadia.
Ensuite, “l’idée est de repérer les principaux ganglions lymphatiques pour venir les pomper en faisant une légère pression”. Elle poursuit : “Une fois que l’on a fait cette manœuvre d’appel, on va chercher à ramener l’ensemble de la lymphe en direction du ganglion lymphatique grâce à des gestes doux, mais rythmés.”

Il faut également avoir en tête que “le système lymphatique fonctionne en tronc : les jambes, le buste ou encore le tronc et les bras. Ainsi, si on a des œdèmes à la cheville, il faut drainer toute la jambe pour observer un résultat. Enfin, on draine toujours des extrémités pour aller vers le centre”. D’ailleurs, notez que le drainage lymphatique peut se faire sur l’ensemble du corps.

Concernant le mouvement ? Nadia recommande la méthode du “5 par 5 : on active le ganglion pendant 5 secondes, ensuite, on fait 5 manœuvres du bas vers le haut pour ramener vers le ganglion lymphatique, puis on passe à un autre”.
“Au début, cela peut prendre du temps, mais une fois que l’on a compris les manœuvres, on peut s’offrir un auto-drainage lymphatique complet en 2 minutes 30 !” Son astuce ? Profiter du moment où l’on applique de la crème sur le corps, après la douche par exemple, pour se drainer.

Concernant la fréquence ? “Il ne faut surtout pas que cela devienne une contrainte. Si on arrive à le faire une fois dans la semaine, plus une fois le week-end quand on a un peu plus le temps, eh bien c’est génial !” Après, si l’on a envie de le faire plus souvent, c’est comme tout, et comme le sport d’ailleurs : c’est plus efficace avec de la régularité !

“Le drainage lymphatique est contre-indiqué lorsque l’on prend des traitements lourds ou encore dans le cadre de certaines maladies auto-immunes. Dans ce cas, il faut travailler en concertation avec le corps médical. Enfin, le drainage est aussi contre-indiqué lorsque l’on a une infection déclarée ou un état infectieux”.