“Ce n’est pas fini tant que la cloche n’a pas sonné”, scandait-il après avoir appelé Adrian désespérément.
Elle, Bérangère, en charge des conseils sportifs pour Decathlon, et lui, Thomas, membre de l’équipe Tennis de Table chez Artengo, ont testé la boxe, pour vous. Récit.
ELLE — Quand la possibilité de tester la boxe s’est présentée à moi, j’étais plutôt perplexe : oui, l’idée me plaisait, mais dans les faits ? Coordonner ses mouvements, mesurer la portée de ses coups, le tout en tenant bon côté cardio… Le programme s’annonçait dense.
LUI — Même si j’ai plus souvent regardé les comédies musicales que les films de boxe, j’étais impatient ; le sac de frappe était installé chez moi depuis quelques semaines et je m'entrainais à enchaîner droite, gauche, uppercut, tout en tenant ma garde, espérant rejouer les grandes scènes des films de l'ami Sylvestre. Après tant d'attente, nous y étions.
ELLE — Imaginez. Vous entrez dans un dojo équipé pour la boxe. Sur fond de musique de skateurs des années 90, Sylvain, médaillé aux championnats du monde de light contact, vous accueille. Le cours, tout à fait ouvert aux débutants, est construit de telle façon que chacun pourra s’adapter aux exercices. Alors on enfile les mitaines, on se dit qu’on aurait dû penser aux lentilles plutôt qu’aux lunettes, on se félicite d’avoir pensé à mouler son protège-dents et on y va !
LUI — On y va vraiment ? De toutes façons, je n’ai plus d’excuses, me voilà équipé : gants, short, t-shirt sans manches avec bronzage cycliste apparent, et protège-dents. « Mais… tu n’as pas moulé ton protège-dents ? »… il fallait le « mouler » ? Ah oui, c’est écrit sur la boîte : "plonger dans l’eau bouillante, positionner entre ses dents et remettre dans l’eau froide”. Bon, ben, ça tiendra moins bien, et tant pis, je trouverai un autre moyen de léguer à la postérité une empreinte de ma mâchoire.
ELLE — D’abord, on commence par des échauffements. Habituée aux cours de fitness en salle, runneuse, cycliste, je ne pensais pas avoir (si) chaud dès les premières minutes (oui, d’accord, c’est bien pour ça que ça s’appelle un échauffement me direz-vous, mais n’empêche).
~LUI — Toujours pour s’échauffer, quelques … jeux, oui, des jeux. Même si “you play golf, you play tennis, but you don't play boxing” (dixit le boxeur Sugar Ray Leonard), ces premiers exercices sont clairement ludiques, mais toujours très physiques : toucher l’épaule ou le genou de son adversaire sans se faire toucher. Du contact sans la peur du mauvais coup, j’aime beaucoup.
Vient alors l’entraînement de boxe, le vrai. C’est là qu’on commence à fredonner une musique de boxeur surmotivé (un indice : imaginez le en train de monter toute une volée de marches à Philadelphie, ça y est, vous l'avez ?). Ce sera coups portés pour les plus aguerris qui vont devoir mettre leur protège-dents et leur casque. Pour les débutants, ce sera enchaînement de coups face à un adversaire muni d’un pao. Pas besoin de protection supplémentaire, j’ai bien fait de ne pas mouler mon protège-dents.
ELLE — C’est quoi un pao ? Mais si, vous voyez, ces boucliers molletonnés qui servent aux entraînements. Là, on travaille des enchaînements avec sa·son binôme. Gauche, droite, uppercut, genou… Chacun·e son tour, on s’essaye à quelques combinaisons. Bon, là clairement, je ris de moi-même en repensant à une interrogation de départ : comment bien contrôler ses coups pour ne pas faire mal ?
Il apparaît vite que je suis loin d’y mettre suffisamment de force ! En fait, il n’est pas si évident de porter des coups, mêmes anticipés, même préparés, même mesurés, à la personne en face de soi. Bon, apparemment, cette retenue disparaît au fil des séances, comme j’ai pu le constater alors que c'était au tour de ma binôme de frapper ! Mais, là, on se défoule ! Et si je ne devais retenir qu’une seule chose, ce serait celle-ci : la boxe est un sport parfait pour se défouler.
LUI — Là, je découvre la boxe, la vraie. Celle qui nécessite le bon placement de pied, de jambe, de hanche, d’épaule, de coude, de tête. À la manière des shadows au badminton ou des katas au karaté, on apprends de routines, des… des combos !
Évidemment plus complexe qu’un bas - haut - bouton B, cette recherche de l’enchaînement parfait, précis et ciblé ne doit pas cacher l’explosivité de ce sport, le plaisir du coup efficace, le sentiment de libérer son énergie dans un uppercut superbe qui me rappelle les prouesses d'un militaire à la brosse impeccable tiré d'un jeu vidéo qui aura accompagné de longues heures de mon adolescence.
ELLE — Si je ne me vois pas devenir une championne digne d'un film de boxe, je concède volontiers que la boxe est un sport qui a beaucoup pour plaire : agilité, puissance, cardio… la boxe est un sport complet, ouvert à tous, et qui propose bien plus que les clichés qui l’entourent. Après cette première séance, c’est surtout le respect et l’entraide qui m’ont marquée.
LUI — C’est ce que je retiens aussi : le bel état d’esprit de chacun. Personne n’est là pour faire mal, pour prouver son expérience, ou venir chercher un trophée. En boxe, les trophées se gagnent sur un ring, pas sur un tatamis. Et si l’aspect technique ou duel ne m’attirait pas et que seule l’envie de me défouler me motivait, des séances de Combat Circuit et Combat Training, mix de cross training et de boxe, seraient tout indiquées.
ELLE — Je note quand même les bienfaits de la boxe" promis par Ewa : tonifier, renforcer le cardio ET l'ensemble du corps. Tentant !