La carence en fer est fréquente chez les sportif·ves
Le fer est un oligoélément nécessaire à notre organisme, qui ne sait pas le produire de lui-même. Il doit donc le puiser par des apports extérieurs, notamment à l’aide d’une alimentation équilibrée et variée. « L’anémie dite ferriprive arrive quand les réserves en fer (ou ferritine) sont inférieures à < 20 μg/L chez les jeunes femmes, contre < 30 μg/L chez le jeune homme », explique Marilyne Salvetat, médecin généraliste et du sport.
Le fer entre dans la composition de l’hémoglobine, une protéine contenue dans les globules rouges, qui assure le transport de l’oxygène, ainsi que dans celle de la myoglobine, une protéine qui permet aux muscles de fixer l’oxygène. Or, plus d’oxygène, c’est plus d’énergie pour les muscles, ce dont les sportif·ves ont cruellement besoin pour performer. La préoccupation de leur taux de fer préoccupe d’ailleurs souvent ces dernier.e.s, comme l’atteste un rapport du groupe Pierre Fabre soulignant que « depuis 2018, la requête “anémie et sport” sur les moteurs de recherche a d’ailleurs progressé de 367% ».
Si la carence en fer n’est pas rare chez les personnes sportives, c’est que plusieurs facteurs expliquent sa consommation active, en plus de celle que l’organisme utilise naturellement au repos pour son fonctionnement de base. Plus on est sportif·ves, plus notre organisme possède une masse musculaire conséquente. Les muscles consommant de l’énergie en fonction de leur masse et de leur dépense (en bougeant), il est évident que les doses de fer nécessaires sont plus importantes.
Chez les femmes, ces besoins sont encore plus élevés en raison des pertes menstruelles que la plupart connaissent chaque fois. Concrètement, « un homme sportif subira 2 à 3 fois plus de perte en fer qu’un homme sédentaire (1 à 2mg/jour), tandis qu’une femme en perdra 2 à 5 fois plus ! », insiste la Dre Salvetat En outre, les sportif·ves ayant recours à des régimes stricts ont parfois une alimentation pauvre en fer, en particulier si l'athlète est végétarien.ne ou végétalien.ne. Là encore, cela explique la carence.
Plus on bouge, plus on transpire abondamment. Or, la transpiration entraîne une perte de fer qui, comme elle est répétée fréquemment, la perte devient conséquente. De plus, l'exercice intense comme la course à pied provoque une destruction accrue des globules rouges (l’hémolyse). « C’est assez peu connu, mais ce phénomène, associé aux micro-chocs plantaires et palmaires que reçoit le corps – pendant la course à pied et la natation par exemple -, entraîne de micro-hémorragies qui participent à l’apparition de l'anémie du sportif », indique la Dre Salvetat.