Quand elle parle de son métier, Eva constate qu’“en général, les gens sont étonnés”. Il est vrai que de base, la formation qu’elle a suivie ne mène pas du tout à ce métier. Elle ajoute : “ Finalement, quand j’explique ce que je fais concrètement, les gens trouvent ça trop cool”. Elle ajoute en souriant : “Ma mère m’a dit : ‘Ah ouais, tu as fait Sciences Po pour faire ça !’ mais je lui ai répondu que oui, j’en avais marre d’être derrière mon PC”.
Faire le métier de bricoleuse, c’est aussi évoluer dans un milieu encore majoritairement masculin. “J’ai eu la chance de ne jamais m’être mis de barrières parce que j’étais une femme, je me suis toujours dit que j’en étais capable” explique Eva. Même si, elle le reconnait, elle a déjà été victime de réflexions à caractère sexiste.
Yann, elle, est une femme transgenre, “quelque chose d’assez récent dans sa vie”. À l’atelier, elle explique qu’elle “passe encore beaucoup pour un homme. Le sexisme, c'est donc un schéma que je ne subis pas encore”.
“Du coup, les clients qui râlent vont plutôt voir Yann”, ajoute Eva en souriant. Yann rebondit en racontant une situation qu’elle “déteste voir à l’atelier” : “Quand un couple vient avec l’abonnement de la fille, pour le vélo de la fille et que c’est elle qui a fait la démarche de venir, eh bien quand ils sont là, c’est son copain qui prend les outils et qui répare”.
À ce sujet, les deux bricoleuses constatent quand même que “depuis quelques années, on voit plus de filles qui viennent seules à l’atelier”. ” Yann ajoute : “Ça fait du bien à voir ! Mais je vois qu’en formation, par contre, il n’y a que des mecs”.
Selon elle, le processus “commence dès l’enfance, à l’école et dans les jeux que l’on offre”, par exemple. “Moi, j'ai vu ma mère bricoler et faire des travaux à la maison, c’est aussi pour ça que je ne me suis jamais bridée. Si l’on apprend et montre l’exemple à une génération, la suivante va suivre ou au moins ne pas s’auto-censurer”, explique Eva.
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