Jean-Michel Reymond, Responsable du pole Formation des cadres du sport à l’INSEP, nous rappelle les bienfaits d'une bonne préparation physique et nous partage un programme spécial boxe.
Que vous soyez un boxeur loisir, confirmé, compétiteur, vous êtes confronté à des impératifs physiques, à des
contraintes qui sans préparation peuvent vous exposer à la blessure. Je vous propose quelques conseils qui vous permettront de
profiter pleinement de votre sport et qui vous éviteront certains désagréments.
Apprendre à boxer, c'est avant tout apprendre à canaliser son énergie. La boxe ne se limite pas à "taper dans le tas". Bien au contraire, dans ce sport, on apprend à déceler le bon moment pour attaquer. On apprend à faire le dos rond quand la situation l'exige. La boxe permet aussi d'évacuer son stress du quotidien.
La boxe sollicite les systèmes cardio-circulatoire et ostéo-articulaire. Un examen médical d'aptitude à la pratique du sport n'est pas du tout inutile si il n'a plus été réalisé depuis plus de 1 an. Il s'agit de s'assurer d'avoir un rachis souple et bien préparé et savoir que les épaules et le tronc sont particulièrement sollicités.
L’entrainement en boxe se pratique sur des périodes moyennes (45’ à 1h30) La résistance est la qualité qui permet de réaliser des efforts de courte et moyenne durée dans les limites de l'aisance respiratoire.
Anaérobie : cette filière est celle utilisée dans les phases d’efforts courts, intenses et à puissance maximale, c’est la phase de « pressings » en BOXE. Celle-ci ne peut durer que quelques secondes, elle permet une accélération d’enchaînement de frappes. Après cette phase, le boxeur devra baisser l’intensité de son effort, revenir au mécanisme aérobie sinon il sera contraint d’arrêter le combat.
Aérobie : Ce processus est utilisé lors des phases de récupérations et permet le « remboursement » de la dette d’oxygène. Il sera mobilisé dès le début de la mise en place d’une préparation physique. Il entre en interaction avec les dimensions tactiques de la discipline et participe à la gestion de l’effort.
La musculature des membres supérieurs et la musculature para vertébrale sont sollicitées lors de la pratique de la boxe. Un travail sera nécessaire pour développer la musculature des appareils extenseurs et fléchisseurs des membres supérieurs très sollicités en concentrique et en excentrique. L'idéal est de pratiquer la musculation 2-3 fois par semaine avec le poids du corps ou des charges légères.
La puissance : Le développement de la vitesse et de l’explosivité permet d'être plus efficace lors des frappes. Celle-ci résulte du produit de la vitesse de contraction musculaire par la force déployée. Chacun de coups en boxe étant puissant, le développement de la force et de la vitesse devient alors prépondérant.
La vitesse Force Explosive : Elle permet au boxeur de déployer sa force lors d’un geste technique avec une vitesse maximale. Celle-ci agit en complémentarité avec le renforcement musculaire des membres inférieurs (lombaires ceinture abdominal biceps triceps).
La Vitesse d'enchaînement : Elle permet au boxeur de faire des combinaisons de frappes le plus rapidement possible La Vitesse gestuelle : Celle ci prend tout son sens dans le cadre de la réalisation d’un geste isolé (exemple du « JAB ») ou Direct.
La Vitesse de réaction : Elle permet de faire face à des contraintes décisionnelles en un laps de temps, notamment des esquives ou parade bloquées et des contre-attaques.
Les épaules et la ceinture scapulaire ainsi que le tronc sont particulièrement sollicités lors de la pratique de la boxe. Des exercices spécifiques sont à recommander tous les jours afin de ne pas provoquer de surcharge au niveau des articulations acromio-claviculaires
La coordination : définie comme la capacité à réaliser un mouvement en combinant l’action de plusieurs groupes musculaires avec un maximum d’efficacité et d’économie, elle permet au boxeur d’être efficient.
La souplesse : bien qu’elle soit importante du fait qu’elle optimise la force et qu’elle permet de réaliser des gestes techniques avec plus d’aisance celle-ci occupe une place moins essentielle en boxe.
N’oubliez pas de vous protéger les mains avec des bandages si vous utilisez le sac pour vous entrainer contre les chocs directs ou indirects et portez un casque pendant l’entrainement au combat ou à l’assaut.
Afin de se maintenir pendant votre saison, je vous propose une routine simple qui utilise le poids du corps et ne nécessite que très peu d'accessoires.
4 thèmes de renforcement musculaire vous sont proposés :
- renforcement des membres inférieurs et supérieurs
- renforcement de la musculature du tronc
- renforcement de la musculation dorsale
- amélioration des qualités bio énergétiques (anaérobies)
Vitesse, force, puissance explosive, endurance spécifique, agilité, équilibre, capacité à récupérer très rapidement à la suite d’efforts très intenses. Un boxeur doit être un athlète complet mais il doit être aussi spécialisé : ses qualités physiques doivent être développées de manière stratégique (choix des exercices, planification) et basées sur le corps dans sa totalité.