Comment être sûr·e que son cheval est heureux et épanoui dans sa vie au pré ? En cette période estivale, de nombreux chevaux ont été placés en prairie le temps de la belle saison.
Quand on met notre cheval en prairie, on se demande toujours s'il se sentira bien dans son troupeau, s'il va avoir un·e meilleur·e ami·e, et surtout si c'est la meilleure décision pour lui faire passer de bonnes vacances d'été (bien méritées).
Dans cet article, nous allons vous guider pour vérifier que votre cheval vit un bel été en prairie.
Si ce mode d’hébergement est hautement recommandé pour le bien-être physique et mental des chevaux, vous vous posez sûrement quelques questions sur comment cela se passe…
- Le cheval a-t-il une vie sociale ?
- Comment s’assurer qu’il se sent bien dans ce groupe-là ?
- Mon cheval a-t-il un “meilleur ami” ?
- Y a-t-il des amis et des ennemis au sein d’un troupeau ?
- Peut-on mélanger hongres et juments ?
- Comment gérer les insectes et apporter du confort l’été ?
- Les abris sont-ils indispensables ?
La première chose indispensable pour assurer le confort et la sécurité optimale de votre cheval en prairie, ce sont de bonnes clôtures. Assurez-vous qu’aucune lice n’est cassée, qu’aucun piquet n’est défait, et que le courant passe bien partout. Pensez à débroussailler régulièrement.
Ensuite, la seconde chose, c’est de fournir au moins un abri, naturel ou artificiel, surtout si les chevaux restent 24/24 et 7/7 au pré. Qu’il s’agisse d’une haie, d’arbres ou d’un abri en bois, assurez-vous que tous les chevaux peuvent bénéficier d’ombre s’ils le souhaitent.
Troisième chose, assurez-vous qu’il n’y a pas de plante toxique pour les chevaux sur votre parcelle.
Quatrième élément, l’eau ! Elle doit être fournie en permanence, propre, et accessible. Si vous avez des abreuvoirs automatiques dans la prairie, faites en sorte qu’ils soient accessibles facilement (ne les collez pas à une clôture électrique qui fait du bruit, ce qui peut décourager les chevaux à boire, par exemple), et dans le cas de grands groupes, essayez d’en mettre plusieurs à disposition.
Dernier élément, ne faites pas d’intégration dans le troupeau trop rapide ! Si votre cheval n’est en prairie que l’été, intégrez chaque nouveau cheval au pré progressivement. Si vous souhaitez limiter les accidents, mieux vaut réaliser des changements de troupeau de la façon la plus progressive possible. Par exemple, en plaçant le nouvel arrivant dans la prairie voisine, pendant quelques jours avant de l’intégrer.
Chaque cavalier·e souhaite que son cheval se sente bien dans son groupe !
Un excellent moyen de savoir si votre cheval a régulièrement des interactions positives au pré, c’est d’effectuer cet atelier des relations d’affinités. Prenez une feuille, installez-vous dans la prairie pendant 1h30, et notez toutes les interactions positives avec votre cheval. Parmi celles-ci :
- grooming
- tentative de grooming
- repos tête-bêche
- pâturage côte à côte
- repos côte à côte
Vous pouvez parfois être surpris·e, et voir que votre cheval n’en a aucune : ce n’est pas grave, repérez-vous à l’aide de l’atelier du plus proche voisin ci-dessous.
Eh oui ! Il arrive que deux chevaux accrochent particulièrement bien, et deviennent des sortes de “meilleurs amis”.
Pour déterminer si votre cheval possède, ce qu’on appelle un “plus proche voisin”, asseyez-vous près du troupeau pendant 1h30. Toutes les 2 minutes, notez le nom du cheval le plus proche de votre "cheval d'analyse".
L’idéal, c’est de faire cette observation pendant une activité de pâturage. En effet, le mouvement régulier permet de s’assurer qu’il y a vraiment affinité et pas simplement une situation de hasard : par exemple, au sein de notre programme, nous avons réalisé l’atelier “Plus Proche Voisin” pendant une situation de repos debout autour d’arbres. Les chevaux au pré n’étant pas en mouvement, et séparés par des arbres, le plus proche voisin de notre cheval d’analyse ne constituait pas réellement une relation d’affinité.
L’idéal, afin de vous assurer qu’il y a bien une relation amicale entre votre cheval et son plus proche voisin, est de réaliser cette observation régulièrement… Vous saurez, ainsi, quel est le “meilleur ami” de votre cheval !
L’été, c’est génial : il fait beau la plupart du temps, les journées sont longues, il n’y a pas de boue et le pansage est généralement plus rapidement fait que l’hiver. Pas de couvertures, pas de tonte, bref… Le seul gros inconvénient, ce sont les insectes.
Taons, mouches plates, mouches, bref : toutes sortes de bestioles viennent embêter votre cheval au travail mais aussi au pré. Certains peuvent complètement exploser en prairie et courir d’un bout à l’autre, incapable de s’en débarrasser. D’autres supportent des quantités importantes d’insectes en restant statique… Autrement dit, la gestion des insectes, c’est une affaire très individuelle.
Tout dépend de la dose d’inconfort que votre cheval semble ressentir. Par exemple, s’il a les yeux gonflés, qui coulent, s’il se démange quand vous allez le chercher en prairie, il serait judicieux d’essayer de mettre un masque et d’observer si cela lui a apporté du soulagement.
Si votre cheval secoue la tête comme un dégénéré et exprime franchement un grand inconfort, si des petites mouches vampires ont élu domicile dans ses oreilles, de la même façon : testez.
Il y a un équilibre délicat à trouver entre anthropomorphisme et confort. Certains chevaux arracheront systématiquement leur masque anti-mouche, voire même sembleront encore plus gênés avec que sans. D’autres jetteront leur tête dedans, ravis du soulagement que cela leur apporte. Dans tous les cas, si vous essayez d’en mettre un, adaptez-le bien pour qu’il ne colle pas aux yeux, ne soit pas trop serré et ne le laissez pas 24h/24h. Aérez régulièrement la tête de votre cheval, pour éviter des blessures ou des irritations.
Eh bien, le message est exactement le même que pour le masque : tout dépend de votre cheval et de votre situation !
J’ai un exemple concret. Mes chevaux et moi ont vécu longuement dans les Pays de Loire, où je n’ai jamais même envisagé d’acheter une couverture anti-mouches. Nous avons emménagé en Belgique, notamment dans une écurie où deux étangs sont proches. Résultat : envahissement gargantuesque de taons, à un point que je n’avais jamais observé. Ma jument de trait, qui attire beaucoup les insectes mais qui a toujours été très résistante à cela, s’est mise à galoper et à s’énerver en prairie, ce qu’elle n’avait jamais fait auparavant. Je n’ai pas hésité : je lui ai mis masque et couverture anti-mouche, ce qui a résolu le problème.
Aussi, certains chevaux plus introvertis n’exprimeront peut-être pas leur inconfort au pré de manière aussi flagrante : apprenez à bien lire les signaux, et en cas de doute, essayez de le couvrir une journée, et voyez si la différence est marquante, ou pas.
Gardez les produits pour les moments de pratique équestre et de travail. Si ceux-ci peuvent être efficaces le temps d’une séance, ils ne durent pas longtemps, notamment avec la sudation plus importante du cheval l’été.
Vous en savez maintenant plus pour vérifier que votre cheval se plait en prairie. Vous savez aussi comment voir s'il a un·e meilleur·e ami·e et comment le protéger des insectes.
Il n'a plus qu'à vivre la dolce vita qu'il mérite !