Dans cet article, on vous propose de découvrir les différentes pratiques ainsi que les équipements nécessaires à la chasse du gibier d'eau. Une chasse de passionné·es, relativement minoritaire sur notre territoire.
La chasse au gibier d'eau est une chasse assez peu représentée en France, puisque seulement 13% des chasseur·es interrogé·es disent s’y consacrer, et ce, malgré la pluralité des pratiques de chasse possibles sur notre territoire concernant colverts, oies, sarcelles et autres. Que ce soit au marais, sur un étang, à proximité du littoral, ou sur les bords d'une rivière, nombreuses sont les zones humides où les passionné·es se retrouvent pour chasser ce gibier migrateur. Dans cet article, nous appréhendons de façon simple, mais concrète, les différentes pratiques ainsi que l'équipement nécessaire à la chasse du gibier d'eau. Les mots "passée", "gabion", "tonne", "hutte" vous sont inconnus ? Cela ne sera plus le cas après avoir lu ces quelques lignes.
Cette technique de chasse consiste à prospecter les zones humides en essayant de surprendre le gibier d’eau. C’est l’équivalent de la chasse devant soi en plaine. Le gibier le plus chassé avec cette technique est la bécassine, notamment dans les marais. La chasse à la botte s'effectue en général avec un chien d'arrêt.
Cette chasse respecte le principe de l'affût, en se postant dans à proximité des zones où le gibier passe tôt le matin ou le soir au moment où le soleil se couche. L'affût doit se trouver entre les zones de repos et les zones de gagnage, c'est-à-dire les endroits où les canards vont se nourrir. Le camouflage est important pour cette chasse, afin de ne pas être repéré par le gibier. Un chien de rapport est tout aussi important, les labradors ayant de réelles prédispositions à ces chasses en zone humide. NB : pour chasser à la passée, il est impératif de respecter les horaires légaux (rapprochez-vous de votre fédération de chasse, de votre société de chasse ou ACCA afin de connaitre ces modalités).
Derrière ces noms régionaux tous synonymes, se cachent un affût spécialement aménagé pour la chasse au gibier d'eau. Généralement disposé au bord d'un plan d'eau, c'est une construction camouflée faîte de la main de l'homme. Le principe est d'arriver à faire poser les canards sur la "flaque" pour les tirer une fois à portée. Cette chasse utilise des appelants, pouvant être vivants ou factices. Le fait étant que disposer de nombreux canards sur le plan d'eau incite leurs congénères sauvages à les survoler et à se poser. Cette chasse se pratique essentiellement la nuit dans les régions littorales.
Chasse peu pratiquée en France, le but est de s'approcher du gibier d’eau avec un bateau. Pratiquée le plus souvent en mer, ou sur de grands cours d’eau et sur certains lacs, ce mode cynégétique est règlementé : l'utilisation du moteur étant notamment interdite en phase de chasse. A noter : un maximum de deux fusils est autorisé sur l'embarcation.
Sur le même principe que pour la chasse en battue du grand gibier, des rabatteurs orientent le gibier vers une ligne de tireurs postés. Cette chasse est surtout pratiquée pour les colverts ou encore les foulques sur les grands étangs. Le rabat s’effectue avec des bateaux, le moteur étant également interdit pour ce mode de chasse.
LES APPELANTS
Selon Kévin, chasseur de gibier d'eau depuis son enfance, "il n'y a jamais trop d'appelants sur un plan d'eau". En effet, le monde attire le monde : atteler une belle masse sur un plan d'eau est une condition sine qua non à une chasse réussie ! Cependant, selon le moment de la saison, il conviendra bien évidemment d'adapter le nombre d'appelants sur la flaque. Généralement, on commence avec peu d'appelants puis on augmente au fur et à mesure que la saison avance, notamment en fonction des pics de migrations d'octobre et novembre.
Peu de personnes le savent mais les canards ont une très bonne vision qui leur permet d'apercevoir les moindres petits détails, de très loin. Néanmoins, ils ne voient pas devant eux, ils ont plutôt une vision dite latérale. Être bien camouflé est donc essentiel lorsque l'on part à la chasse des sarcelles et des colverts. Il faut aussi éviter, autant que possible, de trop bouger car ce sont ces mouvements que les oiseaux aperçoivent en premier. Dissimuler son chien avec un gilet spécifique (comme le gilet chien camouflage marais que nous proposons sur notre site) est à privilégier : surtout si votre animal a un pelage clair ! Pour en apprendre plus sur le camouflage spécifique que nous utilisons chez Solognac pour la chasse du gibier d'eau, c'est par ici que cela se passe :
LE VENT
Pour Kevin, il y a avant tout des généralités que tout bon chasseur de gibier migrateur connaît. Le vent est un des facteurs clés à prendre en compte pour "ne pas faire capot". Les journées à vent sont des journées qui sont en règle générale synonymes de passage. En fait, plus il y aura de vent, plus les oiseaux passeront bas. Les vents de nord sont, eux aussi, facteurs de passage.
LE LIEU
"Si l'on chasse en bord de mer ou dans des zones marécageuses sous influence des marées, il est important de prendre en compte les coefficients des marées. Plus celui-ci est fort, plus les zones de gagnage seront recouvertes d'eau et plus l'affluence de gibier sera importante. De plus, si les marées correspondent au lever du jour ou au coucher du soleil, le moment sera propice pour voir du gibier".
LE TEMPS
"Le temps est également un facteur qu'il faut prendre en compte : les jours de grand soleil sont moins propices au vol bas des oiseaux. En effet, plus il fait beau, plus le gibier prend de la hauteur et n'est donc plus à portée de fusil. Les jours avec un temps bas couplé à un vent fort font voler les oiseaux plus bas. Pouvoir les attirer à portée de tir est donc plus probable".
C'est un mystère au moins aussi grand que celui de la migration du gibier d'eau. Qu'est-ce qui peut bien pousser des hommes à vivre tant de temps à la passée ou dans des cabanes exiguës, appelées tonnes dans le Sud-Ouest, gabions ou huttes dans le Nord ? A rester, de longues heures durant, au guichet, malgré l'obscurité, le froid parfois, et l'humidité bien souvent ? A dépendre des mouvements d'humeur du ciel ? A endurer ces montagnes russes émotionnelles qui les font passer de l'effervescence au désespoir en un claquement d'ailes ? Tout cela pour attirer dans leur fenêtre de tir un hypothétique canard ou une éventuelle oie ? La passion, bien évidemment, et l'ambiance de franche camaraderie avec les copains de chasse dans des décors féériques naturels.
Sarcelles, pilets, milouins, chipeaux, souchets, bécassines, siffleurs, colverts.. Invariablement, qu'ils soient canards de surface ou plongeurs, oies ou limicoles, tous ces noms éclairent les visages et embrasent le regard des passionnés de chasse au gibier d'eau. Ils évoquent des plumages striés, cendrés ou colorés, des têtes rondes ou ovales maquillées, des becs renfrognés, des duvets doux et épais. Ils suggèrent des contrées lointaines, de belles soirées passées entre amis, les couleurs vives et orangées d'un beau coucher de soleil.
L'incertitude fait incontestablement le charme de cette chasse. Tenus par l'attente et la promesse d'un passage qui les empêche de piquer du nez, les chasseurs de gibier d'eau sont une "espèce" à part. Découvrir cette pratique vous tente ? Vous rêvez de passer une nuit dans une de ces installations magiques, éclairée à la bougie, baignée par le clapotis de l'eau et le chant des appelants ? Vous souhaitez découvrir d'autres régions de France que la vôtre où le canard est le gibier roi ? Alors n'hésitez pas à consulter les annonces et les actions proposées par "Journée de Chasse" sur leur site.