Enivrant, dépaysant, calme...Ces mots caractérisent la chasse sous-marine. Les profondeurs vous appellent déjà ? Partez à la découverte de ce sport atypique.
La chasse sous-marine est souvent méconnue du grand public. La chasse sous-marine est avant tout une formidable activité subaquatique riche de surprises.
Immersion dans l’univers de la chasse sous-marine, un sport et loisir atypique alliant détente et exploration sous-marine...
Nul doute que la chasse sous-marine est une activité pratiquée de longue date. En passant à un régime alimentaire omnivore, l’homme a en effet dû pratiquer la pêche sous-marine à mains nues, pour prélever coquillages, ancêtres des crustacés et sûrement, des poissons avec une lance.
Au IXe siècle avant J.-C., on trouve trace de pêcheurs d’éponges à l’époque homérique. Plus tard, du IVe siècle avant J.-C. au IIe siècle de notre ère, des écrits d’Aristote à Pline l’Ancien mentionnent une pêche au corail rouge, puis aux huîtres perlières sur les côtes italiennes et grecques.
Les premiers harpons seraient eux d’origine polynésienne : il s’agissait alors de lances à une ou plusieurs pointes. Puis, vint la foëne à l’élastique et enfin, le fusil harpon inventé en 1947 par Georges Beuchat. Ce dernier s’inspira des armes à feu avec un système de propulsion à gâchette pour mettre au point le premier fusil, nommé le Tarzan.
Et depuis ? Les fusils harpon ont tantôt été grandis tantôt raccourcis, se composent d’aluminium ou de carbone, mais leur fonctionnement est resté le même.
Au Japon, depuis plus de 2 siècles, les célèbres plongeuses nues pêchaient en apnée jusqu’à l’âge de 50 ans et plus ! Du côté de la Polynésie, ce sont les pêcheurs de perles, entre autres, qui travaillent en apnée…
À l’instar de toute activité en mer, la chasse sous-marine répond à une réglementation précise.
Le décret n° 90-618 du 11 juillet 1990 relatif à l’exercice de la pêche maritime de loisir et ses décrets modificatifs précisent clairement le champ des possibles.
L’article I pose ainsi un préambule : la pêche sous-marine « est interdite aux personnes âgées de moins de 16 ans ».
Plusieurs autres restrictions sont à connaître : il est ainsi interdit de chasser en bouteille, la nuit, de s’approcher à moins de 150 m de navires de pêche, d’utiliser une lampe, d’utiliser son harpon ou sa foëne pour les crustacés, et d’avoir le fusil chargé hors de l’eau.
Ce texte réglementaire rend également obligatoire l’utilisation d’une bouée de chasse pour bien signaler sa présence en surface, ainsi que la souscription d’un contrat d’assurance responsabilité civile. Toutefois, nul besoin de licence ou de déclaration aux affaires maritimes pour pouvoir pratiquer la chasse sous-marine.
Conseils SUBEA : une fois votre initiation achevée, gardez toujours un œil sur l’évolution de la réglementation. Il peut en effet arriver qu’une interdiction temporaire ou permanente concerne la pêche à certaines périodes, de certaines espèces et/ou autour de certains sites, comme les dispositifs concentrateurs de poissons.
Ceci, afin de protéger l’environnement en favorisant la reproduction des espèces et le renouvellement des stocks.
Par son esprit nature et l’encadrement strict de sa pratique, la chasse sous-marine implique un prélèvement très sélectif de la faune marine. À ce titre, elle est considérée comme éco-responsable, par bon nombre d’acteurs.
L’enjeu est en effet de choisir ses proies en fonction de la saison, de leur taille (une taille minimale de capture est fixée en Europe) et de leur espèce.
D’où l’importance de bien se renseigner avant de plonger, et de bénéficier d’une visibilité de chaque instant dans votre masque de chasse !
Débutant, n’imitez pas les pros aveuglément ! Si vous n’êtes pas familier du palmage, il est vain de vous précipiter sur des palmes de chasse sous-marine les plus longues possible. Vous serez bien embêté dans l’eau et à part vous donner des crampes, labourer le fond et faire fuir tous les poissons, ce sera inefficace… Découvrez notre guide pour bien choisir ses palmes de chasse et restez mesuré dans votre choix.
Même stratégie pour le fusil de chasse sous-marine : choisissez-en un qui soit polyvalent (60 à 75 cm), afin de pratiquer tous les types de chasse. L’un des atouts de cette activité est qu’elle offre une progression rapide : vous bénéficiez de plus de connaissances et de recul pour adapter votre matériel au plus près de vos besoins et de vos goûts.
Il est important de combiner dès le départ, les bons réflexes de plongeur et de chasseur. À commencer par un essentiel : jamais d’arbalète chargée en surface et ne visez jamais personne avec, même si elle est déchargée. C’est une arme.
Ne pratiquez pas dans les endroits très fréquentés et faites-vous accompagner au début. Vous préférez la solitude ? Ciblez les petits fonds et informez un proche de votre lieu de pratique et de votre heure de retour programmée.
Attention à ce qui se trouve derrière vos proies, car vous allez souvent les rater au début… Enfin, prudence : les poissons ont des épines (parfois venimeuses comme les rascasses) et d’autres se défendent durement, comme les barracudas !
Sous la surface, soyez le plus discret possible. Fondez-vous dans le décor. Votre déplacement se fera lentement et de manière fluide.
Au fond, évitez de palmer et de soulever des sédiments, servez-vous de vos bras en prenant des points d’appui sur le sol. Épousez au mieux le relief sous-marin tout en respectant l’environnement.
En pleine eau ou en surface, palmez doucement et sans éclaboussures. Abstenez-vous de générer des bruits parasites qui effraient facilement les poissons et évitez de regarder ces derniers directement. Certains chasseurs cachent même leurs yeux derrière une de leur main, les doigts très légèrement entrouverts !
Et surtout, une bonne connaissance de l’écologie (lieu de vie, mode de reproduction et d’alimentation...) des espèces chassées sera primordiale. Vous arriverez facilement à les repérer et à les surprendre avant qu’ils ne fuient !