Ce qu'il se passe entre le moment où l'on s'inscrit, sans trop réfléchir, à son premier triathlon et celui où l'on franchit la ligne d'arrivée. Où l'on parle de découverte de l'équipement tri et de nage en eau libre...
Je ne sais plus très bien pourquoi ni comment mais voilà, un jour de l’été 2017, j’ai décidé de m’inscrire à mon premier triathlon. Peut-être parce que, comme beaucoup de coureurs, j’ai voulu varier les entraînements, notamment avec le vélo route et un peu de natation. Alors forcément, la tentation du triathlon n’était plus très loin… Pour commencer tranquillement, je choisis la Triath’elles de Gravelines : une course 100% féminine faite pour les débutantes. Prudente, j’opte pour le format XS (400 mètres de natation, 10 km de vélo et 2,5 km de course à pied).
Bérangère : du sport pour améliorer son souffle... au premier triathlon
Prises indépendamment, les distances ne me font pas très peur. Je sais que je tiens chacune d’entre elles sans soucis. La question qui se pose assez rapidement relève plus de « comment enchaîner ces disciplines au mieux ? ». Pour me faire une idée, je fais quelques séances en salle de sport : 10 minutes de rameur, 30 minutes de vélo et 15 minutes sur tapis. L’idée : essayer de me rendre compte des différents muscles sollicités. J’ajoute là-dessus quelques séances à la piscine et j’estime que, aussi approximative et légère soit-elle, cette préparation devrait suffire.~(en fait, non).
L’étape suivante : choisir ma tenue. J’ai ce qu’il faut pour courir, ce qu’il faut pour nager, ce qu’il faut pour faire du vélo… mais je mets quoi pour faire les 3 ? L’idée d’une combinaison trifonction s’impose rapidement : j’ajouterai une veste de vélo lors de la première transition et roulez jeunesse. Parce que oui, il ne suffit pas de se préparer physiquement, il faut aussi penser logistique ! Qu’est-ce que je prévois dans mon sac de transition ? Avec quoi je m’essuie les pieds ? Et je mets une paire de chaussettes ou non ? Dans quel sens j’installe mon vélo ? Où je place mon casque vélo pour ne pas perdre de temps ? Pour essayer de répondre au mieux à ces questions, je me fais une petite « check-list du triathlon », en pensant une étape à la fois.
C’est, en bref, la méthode pour laquelle j’ai finalement opté. Mais évidemment, il restait un paramètre que je n’avais pas anticipé : le départ de la natation. Un départ arrêté, au milieu d’autres nageuses. Pour moi qui ne suis pas très à l’aise dans l’eau, ça s’est avéré compliqué. Alors j’ai pris le départ, mais, prise dans le remous provoqué par les mouvements des autres participantes, j’ai paniqué… et fait demi-tour. Tout ça pour ça ! Une fois sur le ponton, passé l’instant de panique, j’étais surtout remontée contre moi-même.
Par chance, s’agissant d’un triathlon destiné aux débutantes, j’ai réussi à « raccrocher les wagons », chose qui aurait évidemment été impensable en « vraie » compétition. J’ai donc pu partir pour l’épreuve de vélo (après la toute dernière nageuse). La suite : et bien, c’est un parcours pas mauvais en vélo (malgré une petite erreur d’itinéraire, on ne se refait pas) et pas si mal non plus en course à pied (temps chronométré du départ de la natation à l’arrivée de la course à pied : 54’57).
Très probablement ! D’abord parce que j’ai une revanche à prendre sur moi-même. Je m’inscrirai sans doute à la même épreuve (prix d’inscription raisonnable, bonne organisation, lieu agréable et, surtout, pas de jugement envers les débutantes), et j’ai maintenant compris que la nage en piscine, tranquille dans sa ligne d’eau, et la nage avec des dizaines de participants autour de soi, et bien ça n’a rien à voir. J’aurais pu y penser avant ? Oui, sans doute. Mais ce qui est sûr, c’est que le jour où je terminerai un triathlon sans accroc, la fierté n’en sera que plus grande.