LES 10 RÈGLES D’OR DU SUPPORTER

LES 10 RÈGLES D’OR DU SUPPORTER

PETIT GUIDE NON-EXHAUSTIF DES BONNES PRATIQUES À ADOPTER POUR ÊTRE UN•E VRAI•E SUPPORTER

Parce que supporter, c'est bien, mais que supporter dans les règles de l'art (même s'il y a, bien évidemment, autant de manières d'encourager qu'il y a de supporter·trices), c'est encore mieux, nous avons répertorié dix mantras qui, selon nous, rendent la fête encore plus belle !

FEEL GOOD GARANTI ! 

Vous serez certainement d'accord pour dire que le rôle de supporter·trice est des plus transcendant et qu'il convient de le vivre au moins une fois dans sa vie pour comprendre toute la portée magique et le pouvoir créateur du collectif sur soi comme sur le groupe lui-même. Aussi, que vous envisagiez de vous déplacer pour la première fois pour applaudir votre athlète préféré·e ou que vous soyez déjà un·e fidèle abonné·e aux tribunes, poser les bases de l'encouragement sain et bienveillant, de ce qu'il implique, et de tout ce qu'il nous apporte et a à offrir à celles et ceux qui le reçoivent en cadeau ne peut être qu'une bonne idée… Bon, d'accord, dit ainsi, ça sonne un brin prétentieux puisque cette idée, c'est la nôtre, mais au fond, c'est vrai : en réfléchissant aux bonnes pratiques à adopter pour bien encourager, on ne se contente alors plus de réduire ce moment de fête à une seule journée, mais faisons durer son plaisir en sacralisant son attente, en faisant perdurer son souvenir, et en vivant son expérience en pleine conscience ! Par ailleurs, en replaçant la vocation de supporter au centre de notre attention, il nous est alors possible de repenser le sport, de saisir son essence et sa pureté, évitant ainsi toutes interprétations erronées à son encontre (dont peuvent potentiellement résulter des dérives dans nos manières de soutenir). Bref, loin d'être moralisatrices, les dix règles d'or du·de la supporter·trice constituent davantage un petit guide non-exhaustif auquel se référer avant d'entrer en compétition, une liste à cocher pour être certain·e de ne rien oublier, une ode aux encouragements et à tout ce qu'ils génèrent de beau autour de nous.

LES 10 RÈGLES D’OR DU SUPPORTER

1/ COMPTER LES DODOS AVANT LE JOUR J

Cette première règle d'or vous replonge tout droit en enfance et ça, ça fait du bien ! Aussi, nous comptons sur vous pour l'honorer. Dénombrer les dodos avant le jour tant attendu est un plaisir des plus simples dont on se délecte pourtant à l'infini. Rappelez-vous compter le nombre de dodos qui vous séparaient de votre anniversaire, de Noël, ou de la rentrée des classes : des échéances de la plus haute importance dans la vie d'un·e enfant, sources d'excitation mêlant à la fois crainte et impatience. 
Ressentez-vous encore cette émulation au creux de votre ventre, cette boule de nerf qui naît au fond de vos entrailles, qui y loge, et qui ne saurait vous quitter à moins que vous ne viviez enfin LE moment ? 
Dites-nous que votre enfant intérieur·e est encore là, à trépigner d'impatience. Dites-nous qu'en lisant ces lignes, les battements de votre cœur s'accélèrent et que votre pied s'agite frénétiquement. Dites-nous qu'un sourire s'est dessiné sur votre visage et que vous n'avez désormais qu'une seule envie : celle d'aller vous blottir dans vos draps bien frais et sous votre couverture douillette, de fermer vos yeux, le bonheur scotché au corps, en vous disant, " allez, fais de beaux rêves, il ne te reste plus que cinq dodos à faire avant les championnats mondiaux de ski alpin, ou avant la Coupe du monde de Rugby ". En fait, vous savez quoi ? Inutile de nous le dire, on le sait, on le sent, car nous sommes, nous aussi, habité·es par cette envie viscérale d'encourager ; et cela tombe bien, car l'année 2023 s'annonce chargée en échéances en France… Soit autant d'occasions rêvées pour soutenir nos Bleu·es à domicile. Quant à 2024 #oulala… Bon, ça fait quand même pas mal de dodos à compter, mais il nous tarde déjà d’initier le décompte !

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2/ PRÉPARER CONSCIENCIEUSEMENT SON NÉCESSAIRE

Du matériel ? Oui, cela peut paraître futile et rabat-joie, mais que voulez-vous, c'est une maman qui vous parle. Quoi qu'il soit tout à fait possible que la figure maternelle de votre entourage se charge elle-même de vous rappeler qu'une escapade, ça se prépare, permettez-moi de vous partager la liste de toutes ces choses qui me paraissent essentielles pour une virée d'une journée. Il serait en effet dommage de laisser un oubli jouer les trouble-fête, et vous entendre rouspéter, " ah, si j'avais su ! ". Eh bien, justement, grâce à ce paragraphe, j'ose espérer vous éviter quelques désagréments.

LES 10 RÈGLES D’OR DU SUPPORTER

Tout d'abord, il y a le nécessaire destiné à encourager : corne de brume, maquillage aux couleurs de l'équipe que vous soutenez, affiches à l'effigie de vos athlètes préféré·es, mais aussi drapeaux, mégaphone, ou encore vêtements de circonstance, et cætera. L'idée n'étant pas forcément de faire le maximum de bruit - il est en effet tout à fait possible de soutenir en silence - toutefois, chez de nombreuses personnes, encourager se traduisant par une agitation physique et un irrépressible besoin d'évacuer ce surplus d'émotions via la voix, notamment, cela explique que nous vous suggérions de vous munir d'objets tels qu'un mégaphone ou qu'une corne de brume. 
Dans tous les cas, l'important est que vous vous sentiez bien, à votre aise, à votre place, plongé·e dans votre élément, et ce, dans le respect des autres supporter·trices.
Moins évident, il peut être aussi judicieux d'emporter de quoi vous occuper en attendant les festivités. En effet, l'attente peut parfois être longue, la célèbre Grande Boucle en est l'exemple même : il faut souvent patienter plusieurs heures avant de voir les cyclistes passer devant nous. Munissez-vous donc d'un bon livre, d'un jeu de société, ou tout simplement de votre ton le plus jovial pour aller converser avec les autres supporter·trices !
Enfin, passons au domaine du vital. Partir une journée complète pour encourager ses sportif·ves adoré·es, c'est irrémédiablement s'exposer à la survenue de besoins primaires et naturels : manger, boire, avoir froid, avoir chaud, et aller aux toilettes. Alors on n'oublie pas de prévoir de quoi combler ces derniers, et surtout, de quoi transporter ses déchets afin de laisser le lieu qui nous accueille encore plus propre que lors de notre arrivée ! Et voilà, c'est tout pour moi, je repasse à la première personne du pluriel.

LE JOUR J

3/ BIEN S’ÉCHAUFFER LA VOIX

Peut-être êtes-vous adepte d'un célèbre télécrochet - mêlant chant, danse, et théâtre - présenté par le plus famous des Grecs (après Hercule) ; dans ce cas, vous n'avez probablement pas besoin de nos conseils puisqu'il y a fort à parier que vous sachiez échauffer votre voix aussi bien, sinon mieux, que les plus grandes stars de la chanson. Au contraire, si tout cela ne vous dit rien du tout et que vous pensiez que l'échauffement n'était qu'une affaire de montées de genoux, de talons-fesses, ou encore d'étirements, eh bien, nous sommes absolument ravi·es de vous apprendre que soutenir étant un sport à part entière, ce dernier doit s'accompagner d'un échauffement de circonstance, et surtout, de qualité.
Pour échauffer vos cordes vocales, effectuez quelques vocalises, puis surprenez-vous à pousser la chansonnette histoire d'éveiller votre voix et de vous plonger dans une ambiance festive… En plus, d'autres supporter·trices se feront à coup sûr une joie de vous accompagner, de quoi initier l'un des plus beaux mouvements qu’un collectif puisse créer : la symbiose. Vous serez probablement d'ailleurs surpris·e de constater à quel point le chant rassemble les gens lorsque ses vibrations et ses mélodies convergent ensemble vers un point commun. Et pour celles et ceux qui ne souhaitent ou ne peuvent tout simplement pas s'adonner à la chanson, il existe moult manières de prendre part à cette grande symphonie (ou cacophonie : soyons honnêtes, nous n'avons pas tous·tes le talent de Queen B. 👑… #JustJoking) : en tapant des mains, des pieds, en jouant d'un instrument, ou en nous contentant d'observer ces moments suspendus dans le temps que seul le sport est en mesure de nous offrir.

"En résumé, sur le terrain comme dans les gradins, l'échauffement possède ce pouvoir de nous connecter : à notre corps, afin de nous éviter des blessures ; à notre esprit, afin de mobiliser toute la motivation qui nous habite ; les un·es avec les autres, car comme le dit si bien l'adage : tout·e seul·e, on va plus vite ; ensemble, on va plus loin."

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4/ Y CROIRE, TRÈS FORT…

Ça y est, vous y êtes : le jour tant attendu est ENFIN arrivé. Il est temps pour vous d'applaudir vos sportif·ves préféré·es. D'ailleurs, en tant que supporter·trice, soit en tant que personne située à l'extérieur du match ou de la compétition en cours, on peut possiblement croire que se contenter d'être spectateur·trice de l'action qui se déroule sous nos yeux revient à remplir sa part du contrat ; autrement dit, que notre présence ne change et ne changera, de toute façon, aucunement la donne. Laissez-nous vous confier une chose : c'est absolument faux. Les supporter·trices sont pleinement acteur·trices du sport. Et pour cause, l’engouement que nous dégageons lorsque nous encourageons et la manière dont nous vibrons sont directement transmis et ressentis par les athlètes ; nous sommes en perpétuelle connexion. L'autre est notre reflet, et nous incarnons le sien. Aussi, prenons nos responsabilités et donnons au moins autant que ce que notre cœur a à offrir. Ne nous limitons pas, soyons dans la richesse et dans l'abondance. Vous aimez l'athlétisme ? Criez-le sur tous les toits. Vous êtes fan de tennis ? Applaudissez les joueur·euses proportionnellement à l'amour que vous leur portez et aux émotions qu'ils·elles vous font vivre. Tout ce que vous donnez sera pris et utilisé à bon escient, soyez-en certain·e.

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5/ ET ENCOURAGER, ENCORE PLUS FORT ! 

Lorsque nous parlons du fait d'encourager encore plus fort, on pourrait croire qu'il ne s'agit ici que d'une invitation à augmenter le volume sonore. " Est-ce que vous êtes chauds ? ", c'est à qui criera le plus fort. Et c'est bien, de crier fort. Ça libère. Mais parfois, donner de la voix n'est pas suffisant. Parfois, nous époumoner n'est pas vecteur de sérénité. Pour évacuer la tension qui nous crispe et ne demande qu'à s'extirper, il suffit d'un geste. Un pied qui gigote nerveusement, des dents qui viennent mordre dans une lèvre comme pour nous ancrer davantage dans la réalité, ou encore des mains en l'air prêtes à invoquer tous les dieux du ciel. Le corps a bien des manières de retranscrire ce qu'il se passe en lui.
Il n'y a pas de codes, pas de décibels à atteindre, ni de maquillage obligatoire à porter pour être un·e supporter·trice légitime et modèle. Nous possédons tous·tes des sensibilités qui nous sont propres, des façons de nous exprimer uniques, et sommes démonstratif·ves à différentes échelles. Dans nos différences intrinsèques qui s'imbriquent et se complètent, prend vie la foule et ses encouragements. Dans la cohue et les silences, les sportif·ves se retranchent et piochent l'énergie dont ils·elles ont besoin pour se mobiliser, pour se donner, à proprement parler. Dans cette symbiose et cette cacophonie faites de tout le monde et de chacun·e d'entre nous, on identifie pourtant clairement un dénominateur commun : les étoiles dans nos yeux. Oui, parce que dans nos yeux brillent des étoiles que l'amour du sport fait scintiller.

6/ SAVOURER L’INTENSITÉ ET LA PUISSANCE DE CES MOMENTS

Vous avez attendu le jour J comme vous n'avez que rarement attendu un événement. C'est indéniable. Et s'il est essentiel de vous laisser porter par l'effervescence du collectif, il est aussi primordial de prendre quelques instants pour vous reconnecter à vous-même, à ce que vous êtes en train de vivre à l'extérieur comme à l'intérieur. Le temps de quelques secondes, infimes, mais ô combien cruciales, plantez vos pieds fermement dans le sol et prenez conscience de là où vous vous trouvez. Inspirez, et délectez-vous du frisson qui vous parcourt l'échine. Levez les yeux au ciel puis reportez-les autour de vous. Ah… vous êtes là, ici et maintenant, entouré·e des personnes qui vous sont chères, que vous aimez profondément, et de parfait·es inconnu·es sans qui pourtant la beauté de l'instant présent ne saurait égaler ce qu'elle est. Observez ces gens, connus ou non, regardez-les s'agiter, vivre intensément l'instant, imprégnez-vous de l’émerveillement et de toute la chaleur qu'ils diffusent ; laissez tout ceci infuser en vous. Tant de visages, tant d'émotions, tant de vécus rassemblés dans un seul et même endroit. Certain·es ont reçu en cadeau leur ticket d'entrée, tandis que d'autres ont dû économiser pour se l’offrir. S'ils·elles n'échangeraient pour rien au monde leur présence en ces lieux, celle-ci n'est pourtant parfois possible qu'au prix d'un sacrifice, plus ou moins important, puisqu'être là ne peut être que le fruit de la volonté, du labeur, et du temps mis à profit d'une passion. Choisir d'être là, c'est renoncer à être ailleurs.
Réuni·es tous·tes ensemble pour applaudir nos champion·nes, porté·es par le même but, la puissante ardeur qui nous transporte se compose de toute la diversité de nos chemins de vie qui se sont donnés rendez-vous ici, et qui, à en croire le bonheur que nous partageons ensemble, ont bien fait de bifurquer dans cette direction. Le temps d'une journée, d'une soirée, de quelques heures, nos quotidiens s'excusent auprès de leur routine habituelle pour vivre un moment d'exception : celui de soutenir, ensemble, un·e sportif·ve, une équipe, une ville, une entité à laquelle nous nous sentons dignes d'appartenir, de nous raccrocher. Alors savourons. Savourez.

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7/ QUELLE QUE SOIT L’ISSUE DE LA COMPÉTITION/DU MATCH, RESTER FAIR-PLAY, TOUJOURS

Le fair-play, autrement dit notre capacité et notre volonté à demeurer un·e bon·ne joueur·euse en toutes circonstances, y compris de “ défaite ”, est une règle de savoir-vivre des plus basiques. Bien entendu, il est tout à fait normal et légitime d’être déçu·e, amère, voire empreint·e de tristesse lorsque l’issue de l’événement sportif auquel nous participons n’est pas celle escomptée. Pourtant, il est de notre responsabilité de ne pas laisser ces sentiments - aussi forts et désagréables soient-ils - entacher le bonheur de celles et ceux dont les espoirs ont été comblés. Il incombe à notre bienveillance et au respect constant que l’on se doit les un·es les autres de demeurer courtois·es. Et pour dire vrai, à quoi cela rimerait-il d’attirer l’autre dans une colère qui ne lui appartient pas ? Pourquoi chercher à tout prix à titiller son orgueil pour le sortir de l’état de réjouissance dans lequel il se trouve ? Minimiser la victoire du parti adverse n’est jamais une solution, et surtout pas licite d’un point de vue moral. Posons-nous la question de savoir si nous souhaiterions nous trouver à la place de celui ou celle que nous mettons dans une posture délicate en lui interdisant d’être heureux·euse et de célébrer ce pour quoi il a œuvré.
De la même manière, la notion de fair-play s’applique au parti dont les efforts se sont vus récompensés par une victoire. L’humilité est alors de mise, et il convient de faire preuve d’empathie envers l’autre, qui aurait parfaitement pu être nous, et à la place de qui nous n’aurions certainement pas apprécié nous trouver.
Plus qu’un pilier de la bienséance, le fair-play résume l’esprit intrinsèque de ce qu’est le sport : le dépassement de soi, pas des autres ; le partage d’émotions, parfois contradictoires, et non le fait d’imposer les siennes à l'autre tout en lui interdisant de vivre les sentiments qui le traversent ; mais aussi l’ensemble des valeurs fortes et constructives de nos vies, à l’instar de la bienveillance, du respect, de l’ouverture d’esprit, mais aussi du travail, et de l’humilité. Finalement, le sport et son indissociable fair-play constituent la meilleure école de la vie qui soit ; vous ne trouvez pas ?

8/ SALUER CHALEUREUSEMENT SES " ADVERSAIRES "

Dans la continuité du fair-play, la prochaine étape consiste à saluer et à féliciter nos “ adversaires ” - dont les guillemets soulignent l’aspect modéré du terme. Pourquoi nous diriger de notre plein gré vers ces autres ? Tout simplement pour les désacraliser, ou plutôt, en l’occurrence ici, les dédiaboliser. Leur adresser quelques mots aimables, c’est réaliser combien ils·elles n’ont rien des dragons que l’on s’imaginait qu’ils·elles étaient : ils·elles n’en ont ni les ailes, ni les griffes, ni le feu. En fait, il faut avouer que ces adversaires nous ressemblent quand même étrangement ! C’est drôle, car si on nous l’avait dit, nous ne l’aurions jamais cru.
Face à nous, qui sommes la foule, se trouve une autre foule : notre miroir. Et tout comme un miroir qui semble inverser la gauche et la droite, en approfondissant la chose, on découvre alors que tout ceci n'est qu'un effet d'optique, une vue tronquée de notre cerveau. Ainsi, les supporter·trices de l'équipe opposée n'évoluent pas contre nous, et si nous pensons que c'est le cas, peut-être s’agit-il, là encore, d’un vilain tour que nous joue notre mental. Cette foule avance en même temps que nous, dans la même direction - celle du stade - et toujours au nom du sport.
Par ailleurs, saluer nos adversaires, c’est aussi, quelque part, redorer leurs lettres de noblesse et réaliser que sans eux·elles, nous ne nous trouverions pas là où nous sommes aujourd'hui. Et pour cause, qu’il y ait victoire ou qu’il y ait défaite, la beauté du sport en compétition n’est rendue possible qu’à condition qu’il y ait des adversaires ; ces autres, conditions sine qua non à l'existence des concepts même de compétition et de supporter·trice. Quelle équipe, quel·le athlète aurait besoin que nous l’encouragions s’il·si elle faisait l’unanimité ? À quoi bon supporter si nous supportions tous·tes la même équipe ? L’adversité a du bon, puisque c’est à compter de celle-ci que le challenge, la rencontre, et le respect prennent racine.

9/ RACONTER SON EXPÉRIENCE AVEC FERVEUR 

Saviez-vous, qu'après le jour J, vous pouviez vivre et revivre à l'infini les incroyables émotions vécues lorsque vous encouragiez ? Pour ce faire, il vous suffit de raconter avec vos tripes tout ce qu'il s'est passé sous vos yeux et tous les sentiments qui vous ont traversés. Ne craignez pas le regard des autres sur votre récit, ni même leur incompréhension ; évidemment, ils·elles ne pourront qu'entrevoir votre expérience à travers la fenêtre que vous leur ouvrez, mais leur donner un aperçu de vos ressentis est le plus beau cadeau que vous puissiez leur faire et vous offrir. En parlant avec le cœur, vous laissez ainsi brûler davantage la flamme qui vous habite et éclairez celles et ceux à qui vous partagez votre épopée. " C'était incroyable : l'ambiance festive, l'excellence sportive, et l'événement en général… je ne trouve même pas les mots pour t'exprimer combien je me suis amusé·e… J'en ai pris plein les mirettes ! ". Comment cela ne pourrait-il pas vous donner envie d'y aller ou d'y retourner ? Comment ne pas se laisser enthousiasmer par tant de ferveur ? Et pourquoi résister à l'appel d'un cœur qui tambourine à l'idée de vivre, lui aussi, la grande aventure du·de la supporter·trice en folie ?
Aussi, au nom des futures vocations que nous pouvons faire éclore en parlant, en mimant, et en vibrant notre expérience dans les gradins ou ailleurs, notre devoir de mémoire est définitivement à prendre au sérieux et à honorer auprès de toutes celles et ceux qui voudront bien se le voir offrir.

"Surtout, n'y allez pas avec des pincettes, mettez votre cœur sur la table et laissez toute la conviction qui vous anime s'exprimer et gagner votre auditoire… car rien n'est plus convaincant qu'une personne convaincue par ce qu'elle avance, et rien n'est plus touchant qu'une personne elle-même touchée par ses mots, son expérience."

10/ SE PRÉPARER À VIVRE SA PROCHAINE VIRÉE DE SUPPORTER·TRICE !

Vous ne comptiez tout de même pas vous arrêter là, rassurez-nous ? Et si vous retentiez l’expérience de supporter·trice ? Oui, on sait, il ne faut pas trop vous tenter… Vous n’avez qu’un mot à dire et vous voilà embarqué·e pour applaudir de toutes vos forces le prochain match de votre équipe de handball chouchou. Et c’est très bien. Nous avons toutefois une tout autre proposition à vous soumettre : que diriez-vous de tenter l’aventure de supporter·trice dans un registre pour le moins différent ? Tennis de table, cyclisme, athlétisme, ou encore compétition de kite surf : avec un minimum d’ouverture d’esprit et de volonté de vous laisser surprendre, c’est le champ des possibles qui s’ouvre à vous ! Et on ne parle pas nécessairement de sport de haut-niveau, ni de championnats internationaux ; non. En émettant cette suggestion, nous avions plutôt en tête de vous voir prendre part à une épreuve d’envergure départementale ou régionale ; parce que le sport ne vit pas uniquement dans les sphères de la performance ni des “ élites ” - il naît dans les clubs, dans les cours de sport ou de récréation - et que chacun·e mérite d’être soutenu·e, qu’importe son niveau.
Inutile de booker une nuit d’hôtel, de poser une journée de congé, ni de rouler des heures en voiture pour enfiler vos baskets de supporter·trice. Parfois, les sportif·ves à encourager se trouvent sur le pas de notre porte, littéralement ; il peut s’agir d’un trail empruntant le bas de votre rue, ou d’un match de basket se déroulant dans la salle de sport de votre commune. Ces athlètes accompli·es ou en devenir sont en quête de votre regard bienveillant pour se dépasser. Peut-être pensez-vous d’ailleurs ne pas vous révéler d’une grande utilité dans ces événements-là : eh bien, chère Madame, cher Monsieur, détrompez-vous ! C’est souvent dans les yeux d’inconnu·es, ou dans une parole bienveillante et pudique, qu’émergent un déclic, une vocation. Ne sous-estimez jamais le pouvoir de vos mots ou de vos attentions sur autrui, car utilisés avec discernement, ces derniers sont salvateurs. Enfin, si vous vous inquiétiez de ne pas être animé·e par votre ferveur habituelle en encourageant des sportif·ves que vous ne connaissez pas, nous ne pouvons que trop vous conseiller de vous adonner à une expérience riche d’enseignements et de magie : celle d’encourager tout le monde. Donnez et recevez en quantité et en qualité, vous ne serez jamais déçu·es. Promis, juré, craché.

Être supporter·trice, c’est se dépouiller pour ne révéler que l’essentiel : on expose ses rires, ses larmes, et ses espoirs. Au nom d’une équipe, d’un·e athlète, et surtout au nom du sport, les supporter·trices font don de leur personne pour hisser au plus haut les valeurs qui les animent. Encourager, c’est prendre part, faire partie de, et s’exprimer au nom de. Encourager, c’est aussi les prémices ou l’aboutissement de convictions qui nous dépassent et qui ne peuvent pourtant vivre qu'à condition que nous les incarnions. Encourager pour vibrer, encourager pour donner, encourager pour gagner, même en cas de défaite.
Vous l’aurez compris, il y existe bien des manières de (sup)porter : en donnant de la voix, en griffonnant sur une pancarte, ou en arborant fièrement sur nos épaules, l’important est de trouver celle qui nous ressemble et nous rassemble.

LES 10 RÈGLES D’OR DU SUPPORTER

MANON

Fille, sœur, et compagne de cyclistes. Traileuse* élevée en plein air, à l'école du sport. Particule ultra* en cours d'acquisition. Marathonienne et championne de France Junior 2013 du 10 000 mètres marche athlétique. Mordue d'histoires de sportif·ves

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