L'aménagement du territoire en faveur de la faune est un vaste sujet. Au niveau national, mais aussi local, de nombreux individus, chasseur·es et autres s'impliquent pour faire revenir le petit gibier dans nos campagnes. Comment ? Pourquoi ? On en parle dans cet article.
Le petit gibier représente la chasse populaire, la chasse qu’aiment pratiquer des milliers de chasseur·es à travers tout le pays.
Mais depuis des décennies, la chasse du petit gibier est menacée. Forte diminution des populations, restructuration du biotope, conditions climatiques peu clémentes... Partout, certain·es essayent de se battre pour maintenir les populations, pour aménager le territoire, pour essayer de retrouver cette chasse que tant d'auteur·es ont su nous faire découvrir dans de nombreux récits. Dans cet article, nous vous emmenons à la rencontre de certains de ces passionné·es qui, tous les jours se battent pour le retour du petit gibier sur leurs territoires. Let’s go !
La fin du XXè siècle a vu, partout en France, une chute importante des effectifs de petits gibiers. Diminution voire quasi disparition de certaines espèces sur quelques territoires. La situation alerte, et dans de nombreux départements des actions ont donc été décidées et mises en place. Création de GIC (Groupement d'Intérêt Cynégétique), implantation d’oiseaux de souches sauvages, fermeture de la chasse pendant plusieurs saisons, interdiction de chasser telle ou telle espèce, aménagement du territoire. De nombreux chasseurs se sont retroussés les manches, et grâce à cette implication sans faille de centaines de bénévoles, de techniciens et personnels des fédérations de chasse, de scientifiques, d’experts, certains secteurs ont vu leurs populations se multiplier, par 2, par 4, par 8. Quel plaisir que d'entendre de nouveau les coqs faisans chanter, de voir voler des compagnie de perdrix..
Néanmoins, toutes les actions mises en place ne se soldent pas par des réussites et certaines initiatives sont restées vaines. D’autres, qui avaient de bons résultats, ont vu leurs efforts anéantis par les aléas climatiques de ces dernières années, sécheresse ou inondations.
La priorité, on s’en doute bien, est d’offrir aux oiseaux et au gibier en général un endroit accueillant, un gîte confortable. Pour cela, la mise en place d'aménagements favorables se fait en symbiose entre chasseurs, agriculteurs, propriétaires et techniciens des fédérations de chasse. Ces actions supposent une parfaite cohésion et un objectif commun. Plantation de haies, de bandes enherbées, cultures d'espèces choisies, mise en réserves de secteurs approuvés, semis de jachères, implantation d’agrainoirs, de volières anglaises.. l’aménagement réussi d’un territoire est un travail de longue haleine qui demande surtout une chose, la motivation et l'implication d'un ensemble d'acteurs.
Aux quatre coins du pays, des femmes et des hommes s’impliquent tous les jours pour aménager, entretenir et rendre accueillant leur territoire. Des heures de travail bénévoles à planter, couper, mettre en place des volières, créer des agrainoirs, des abreuvoirs. Que ce soit au niveau d'une société de chasse, d’une ACCA, d’un GIC, des milliers de chasseurs travaillent tous les jours pour redonner un espace de vie agréable au petit gibier. Ils participent, par leur investissement, au retour de cette petite faune et au maintien de la biodiversité. Et vous, vous faîtes quoi sur votre localité ?
L'aménagement du territoire, la préservation de l'environnement, le respect de la nature.. tous ces sujets, bon nombre des ambassadeurs Solognac les vivent au quotidien sur leurs territoires cynégétiques. Alors, pour rentrer un peu plus dans le détail et pour "parler vrai", nous avons laissé la parole à Bruno. Ce dernier a gentiment accepter de répondre à nos questions. Bruno est vendeur au rayon chasse du Decathlon de Perpignan dans les Pyrénées-Orientales. Il travaille pour l'enseigne de sport depuis 32 ans. Chasseur de gros et petit gibier depuis ses 16 ans, il a la carte de membre dans deux ACCA. Sur l'une d'elle (ACCA de Peyrestores), il est même membre du bureau.
"Majoritairement, il s'agit de cultures de vignes alternées de garrigues. C'est un territoire de 800 hectares environ, vallonné, dont l'altitude varie entre 35m et 100m. On est à une quinzaine de kilomètres de la mer, et à 40km de la haute montagne. C'est un secteur que j'adore. J’y chasse principalement la perdrix et le lièvre, environ une ou deux fois par semaine. Sur cette ACCA, nous sommes 40 chasseurs. Le président, DARIO Vincent, motive au quotidien les troupes. Nous sommes presque une dizaine de chasseurs à nous impliquer sur le territoire."
"Oui, nous réalisons des aménagements depuis plus de 5 ans. En premier lieu, nous avons décidé de fermer la perdrix pendant 3 ans. Nous nous sommes mis d'accord avec les propriétaires et agriculteurs du coin pour redonner vie à des terrains qui se trouvaient en friches. Nous avons semé différentes espèces de céréales, notamment du blé et de l’avoine. Sept agriculteurs ont porté le projet avec nous, ce qui est très encourageant pour la suite. Nous trouvant dans un département aride, il a été essentiel d'aménager des zones pour que la faune puisse venir s'abreuver. Nous avons mis en place 14 points d'eau, que nous alimentons lors de tournées avec un véhicule et une citerne. Enfin, nous avons remembré le territoire en définissant des zones de réserves où le gibier peut se mettre à l'abri."
"Il y a une chose sur laquelle j'aimerais aussi revenir avant de parler des résultats, c'est l'eau. Dans certaines régions comme la notre, le déficit hydrique pendant la période estivale peut être très fort. C'est un constat que l'on fait d'années en années. Et certaines cultures plantées ne donnent pas les rendements habituels. De fait, le petit gibier n'arrive pas à y trouver refuge. Il ne peut aussi y trouver une source d'alimentation correcte et suffisante. La gestion des points d'eau devient donc primordiale ! Rien que ce phénomène justifie toutes les actions d'aménagement du territoire qui sont menées dans mon secteur, mais aussi partout en France. Pour en revenir aux résultats, oui il y en a un dont je suis très fier. Nous avions une souche de perdrix avant le début de ces aménagements : il y a 4 ans, les membres de notre collectif avaient pu compter 17 couples de perdrix disséminés sur l'ensemble du territoire. Au comptage de 2019, nous avons recensé 36 couples, ce qui est un résultat encourageant n'est-ce pas ?"
L'exemple de Bruno et de son ACCA est flagrant. Avec du travail et de l'implication, certains territoires retrouvent une population de petit gibier sédentaire. Tout au long des saisons, mais surtout au printemps et en été pendant le “hors-saison”, des chasseurs s'investissent pour aménager leur territoire et fournir un gîte accueillant aux faisans, perdrix, lapins ou lièvres. D'ailleurs, Solognac accompagne ces personnes en développant une gamme de vêtements conçus pour être portés en saison estivale. Des vêtements de chasse agréables à porter quotidiennement sur le terrain.