Comment se répartissent les espèces dans un bassin versant ?

Comment se répartissent les espèces dans un bassin versant ?

Mieux connaître son milieu c’est aussi mieux l’aborder, et mieux le préserver. Nous vous livrons, ici, quelques informations sur la répartition des espèces de poissons sur un bassin versant, qui vous permettra, nous l’espérons, de mieux comprendre votre lieu de pêche.

Le bassin versant

Le bassin versant est l’ensemble des cours d’eau qui se trouvent sur un territoire défini, et qui alimentent ce territoire. A l’intérieur de celui-ci, ces cours d’eau suivent le relief pour se jeter dans le même point de sortie.

La répartition des espèces piscicoles dans un bassin versant

Dans un bassin versant, la pente, la vitesse du courant et la granulométrie des sédiments diminuent vers l’aval alors que les débits, la profondeur et la largeur du cours d’eau augmentent.

Les modifications de ces conditions physiques de l’amont vers l’aval influent sur tous les éléments biologiques, qui vont s’adapter aux contraintes du milieu (courant, quantité d’oxygène dissous, température) et aux ressources alimentaires disponibles.

Il existe plusieurs typologies des zones piscicoles des cours d’eau dont celle de Huet (Ingénieur Belge des Eaux et Forêts) qui distingue classiquement quatre zones piscicoles successives de l’amont vers l’aval :

- Une région où les salmonidés dominent comprenant successivement une zone à truites et une zone à ombres. La zone à truites est caractérisée par une pente assez importante, des eaux vives, fraîches et bien oxygénées, le cours est rectiligne, le fond rocheux à caillouteux, la profondeur comprise entre 0,6 et 0,8 m.

- Dans la zone à ombres, la pente se réduit mais les eaux sont vives et bien oxygénées, le fond est constitué de graviers et de sables grossiers, la profondeur moyenne est de 1m. Les communautés piscicoles dans cette dernière zone commencent à se diversifier.

- Une région où les cyprinidés dominent comprenant successivement une zone à barbeaux et une zone à brèmes. Dans la zone à barbeaux, le cours est un peu sinueux, la pente plus faible, la profondeur moyenne est de 1,5 m et la végétation aquatique est parfois bien développée. Les populations piscicoles y sont constituées de barbeaux, chevaines mais également de carnassiers (perche, sandre…).

- Dans la zone à brèmes, les méandres sont nombreux, la profondeur moyenne est de 2 m, la température excède les 20°C en été, les fonds sont limoneux et la végétation aquatique importante. La brème est alors accompagnée de carpes, tanches, gardons, ablettes et carnassiers.

On identifie parfois une cinquième zone, la zone à flets qui correspond à l’estuaire.

L’exemple avec le cas du bassin Garonne Dordogne et ses espèces piscicoles migratrices

L’association MIGADO, en charge de la gestion et la restauration des poissons migrateurs du bassin Gironde-Garonne-Dordogne nous présente la répartition actuelle de ces espèces sur les linéaires :

Le bassin Gironde Garonne Dordogne est le dernier à accueillir les 8 espèces migratrices historiquement présentes en Europe de l’Ouest à savoir le saumon Atlantique, la truite de mer, la grande alose, l’alose feinte, la lamproie marine, la lamproie fluviatile, l’anguille européenne et l’esturgeon européen.

Ces espèces se répartissent sur le bassin, comme vu précédemment, par rapport aux facteurs écologiques, mais subissent également les pressions humaines en particulier vis-à-vis de la libre circulation et, pour les migrateurs potamotoques (se reproduisant en eau douce), de l’accessibilité aux zones de frayères.

Sur l’amont des cours d’eau (zone à truites/ombres), les populations sont plutôt salmonicoles avec le saumon Atlantique, la truite de mer et l’anguille européenne. Dans la zone à barbeaux, les espèces que l’on peut rencontrer sont l’anguille, la grande alose et la lamproie marine. Plus en aval, dans la zone à brèmes, c’est l’alose feinte, la lamproie fluviatile et l’esturgeon européen qui sont présents.

Vous en connaissez maintenant un peu plus sur la répartition des espèces sur un bassin versant. Vous pourrez alors mieux comprendre votre milieu afin de l’aborder de la meilleure des manières.

SOURCES / CREDIT : MIGADO