Pour réagir au mieux face aux situations à risques, Benjamin Bernard, testeur co-concepteur de produits Solognac exerçant au SAMU, nous partage ses principales clés pour partir chasser l’esprit tranquille.
Lorsque vous partez à la chasse, la première précaution à prendre est de prévenir ses proches du lieu précis où vous allez chasser et des créneaux horaires. Pensez également à vous munir d’un téléphone portable chargé, de vos traitements médicaux le cas échéant, et d’une trousse élémentaire de secourisme.
Benjamin vous conseille également d’emporter avec vous un document indiquant vos antécédents médicaux, allergie éventuelle, traitements médicamenteux et numéros des personnes à prévenir en cas de besoin.
Suite à ces premières précautions, Benjamin nous partage sa check-list pour les 'premiers secours' qu’il emporte avec lui à chaque sortie :
Antalgique à avaler non effervescent, pansements prédécoupés et en bande, compresses stériles, désinfectant en bombe et/ou pipettes, gel hydro alcoolisé désinfectant à main, antihistaminique et/ou traitement habituel (ventoline, natispray etc..) en cas d’allergie, gants à usage médical, pince à épiler, pince à tique, couverture de survie.
S’être bien équipé ne suffit pas, il faut également avoir les bons réflexes, et adopter les bons gestes en fonction des situations. Et c'est justement fort de son expérience au sein du SAMU que Benjamin nous explique les comportements à adopter.
Mettez la victime au repos et à l’ombre, dans un endroit frais et aéré, enlevez des couches de vêtements et hydratez-la. Si la victime perd connaissance la mettez-la en PLS (Position Latérale de Sécurité).
Evaluez l’état de conscience de la victime en lui donnant des ordres simples. Recherchez une réponse verbale ou physique à travers divers stimuli (« serrez moi la main », « répondez moi » etc…). Desserrez col, ceinture, pantalon.
Si la victime est consciente (réagit aux stimulations diverses) : positionnez-la dans une position de repos, allongée sur le côté ou en position semi-assise si gêne respiratoire.
Si la victime est inconsciente mais respire (aucune réaction aux stimuli) : vérifiez que la personne respire, le ventre et/ou le thorax se soulève, son souffle est perceptible. Puis, mettez-la en PLS : tête sur le côté, bouche ouverte.
Pensez à mettre la victime à l’ombre suivant la météo, couvrez-la en cas de froid ou de pluie et appelez le 15 ou le 18.
Ne déplacez pas la victime sauf en cas de danger immédiat.
Si la victime est consciente et se plaint d’une douleur à un membre : positionnez-la en position de repos, assise ou allongée.
Ne touchez pas au membre blessé sauf en cas de saignement.
Si la victime est inconsciente, mettez-là en PLS, maintenez l’axe tête/cou/tronc droit, libérez les voies aériennes et appelez le 15 ou le 18.
S’il s’agit d’une coupure avec un saignement actif sans corps étranger dans la plaie, stoppez l’hémorragie en appliquant un linge propre ou compresse directement sur la plaie en comprimant avec votre main (si vous le pouvez, protégez-vous avec un gant ou autre).
Idem qu’au dessus mais allongez la victime et surélevez le membre qui saigne.
Si le saignement continue de manière abondante malgré la compression, posez un garrot en amont de la plaie, notez l’heure de pose puis appelez le 15 ou le 18.
Commencez par appeler le 15 ou le 18.
S’il s’agit d’une plaie à l’abdomen : allongez la victime, jambes fléchies, comprimez la plaie avec un linge propre en vous protégeant du sang. Ne faites pas boire la victime.
S’il s’agit d’une plaie à un membre, allongez la victime, comprimez la plaie avec un linge propre en vous protégeant la main du sang et surélevez le membre.
S’il la plaie fait une hémorragie qui ne stoppe pas malgré la compression, maintenez la personne allongée, posez un garrot en amont et notez l’heure de pose. Surveillez l’état de conscience. Si la personne devient inconsciente la mettez-la en PLS.
Commencez par appeler le 15 ou le 18.
Si possible ne déplacez pas la victime sauf en cas de danger immédiat.
Mettez-la en position de repos dans la situation où elle se sent la moins douloureuse. Le membre doit rester immobile, n’essayez pas de le remettre dans l’axe.
- Membre qui saigne avec fracture (déformation visible), ne comprimez pas directement sur la fracture. Posez une bande de tissus ou compresses sur la plaie en mobilisant le moins possible le membre. Si le saignement ne stoppe pas, posez un garrot et noter l’heure de pose.
- Membre qui saigne avec une hémorragie située en dehors de la zone de fracture, comprimez manuellement avec un linge propre. Posez un garrot si le saignement reste actif.
Commencez par appeler le 15 ou le 18 et mettez la victime au repos.
Ne retirez pas le corps étranger de la plaie, ce afin de limiter au maximum l’hémorragie.
Appliquez un tissu large autour de la plaie et du corps étranger afin de contenir le saignement.
En cas de plaie à l’abdomen, fléchissez en plus les jambes.
Et si le saignement ne stoppe pas au niveau d’un membre, poser un garrot en notant l’heure de pose. Si la victime est inconscience mettez-là en PLS.
Mettez la victime au repos en position semi-assise (le buste légèrement en arrière, jambes allongées). Cette position est la plus adaptée pour faciliter la respiration.
Appeler le 15 oui le 18.
La victime est inconsciente et ne respire pas, il faut faire un massage cardiaque.
Appelez le 15 ou le 18.
Allongez la victime à plat dos sur une surface dure, le témoin positionne ses mains l’une sur l’autre au milieu de la poitrine et débute le massage, bras tendus. Effectuez des mouvements de piston avec enfoncement de 5/6cm au rythme de 1000/120 mouvements/mn. Ne vous arrêtez pas avant l’arrivée des secours et effectuez des relais coordonnés si plusieurs personnes sont sur les lieux.
Notez que lorsque vous être confrontés à des situations où il vous faut appeler des secours, pensez à leur communiquer des informations précises, utiles et concises.
Par exemple :
« La victime est Mr ou Mme…, il/elle se situe à tel endroit (localisation précise de la victime au moment de l’appel, point de repère, lieu de rencontres avec les secours si besoin etc…) »
« La victime présente tel symptôme… est consciente ou pas… etc… »
« J’ai fais tel geste de 1er secours (si besoin était) ».
Ces conseils sont préventifs et ne sont pas exhaustifs, chaque situation a en effet son lot de surprises & d’aléas. Le dernier conseil que nous pourrions vous prodiguer serait de toujours agir avec prudence et sans précipitation. De bien connaître les territoires sur lesquels vous évoluerez au cours de la saison et de développer un sang-froid à toute épreuve.
Merci à Benjamin pour ce partage de connaissances, et n'oubliez pas que la sécurité à la chasse doit être l’affaire de tous.