On y a déjà joué au moins une fois dans notre vie, on l'a probablement rencontré lors de nos années collèges, on prend du plaisir, on rage, on rit et on se défie grâce à lui. Qu'est-ce qu'est le baby foot ? Tony nous fait découvrir ce sport.
On y a déjà joué au moins une fois. On l’aperçoit, là, trônant fièrement dans son coin lorsqu’on pénètre à l’intérieur du café. Souvent un peu rouillé, poussiéreux, on a peu, voire jamais le souvenir de l’avoir vu dans ses beaux jours. Seul, il se fait discret, mais dès que du monde se met autour, il s’éveille et voilà alors qu’il anime les lieux alentour. Notre première rencontre avec lui s’est souvent faite au lycée, on joue des coudes pour s’y faire une place et dès qu’on y est on donne tout pour ne pas se faire dégager ! On prend du plaisir, on rage, on rit, on se défie. II devient le ring sur lequel se joue la fierté, le territoire et les belles histoires. Vous l’aurez compris, derrière ces lignes nostalgiques légèrement romancées, c’est le
Baby-Foot que nous avons décidé de mettre à l’honneur !
Si on lui prête davantage une origine européenne de par la discipline au format miniature qu’il représente, le berceau exact du baby-foot reste flou. On le pratique en France, mais aussi en Italie, en Belgique, en Suisse, en Allemagne... et aux États-Unis.
Étrange pour un pays qui privilégie plus le “football” que le “soccer”. Pour comprendre, il faut remonter à la fin de la seconde guerre mondiale. Plus de 200 000 soldats américains se retrouvent dans des bases en Allemagne et souffrent de blessures entachant leur motricité manuelle. Le Baby-Foot sera alors utilisé à but thérapeutique pour leur réapprendre la coordination des mouvements. Se prenant d’intérêt pour le jeu, ils veillent alors à ramener le baby-foot chez eux et à contribuer au développement de la discipline outre-Atlantique.
Longtemps décrié, le baby-foot a peiné à connaître bonne presse et était considéré comme un simple “jeu de café” pour mauvais garçons parés de perfectos en cuir, la clope au bec et la bière à la main... on est un peu loin de l’image sportive n’est-ce pas ? Il connaît son âge d’or dans les années 1970, mais le mouvement s'essouffle peu à peu.
Voilà cependant que les années passent et que le baby-foot connaît un nouvel essor et trouve sa place dans des lieux où on ne l’attendait pas ! Il élit notamment domicile chez les particuliers. Disposé au milieu du salon à la vue de tous, on opte alors pour un objet au design léché, ce qui ouvre aux constructeurs de baby-foot le marché de l’ultra-personnalisation et permet de relancer les commandes.
Les entreprises, en particulier les Start-Up, se l’arrachent et n’hésitent pas à y apposer leurs couleurs et à en faire un argument de choix pour attirer les jeunes candidats ! Objet de loisirs et de souvenirs, le baby-foot se veut mixte, intergénérationnel, fédérateur et se positionne comme un réel catalyseur de relations sociales. Le baby-foot a beau évoluer et revêtir diverses formes, lorsqu'on se met autour de la table, on se concentre, on analyse, les balles fusent, on se donne et on finit en sueur !
Et là... ça ne commencerait pas à ressembler à du sport quand même ?
Quand on s’intéresse d’encore plus près au baby-foot, on se rend compte qu’un autre terme plus officiel lui est aussi associé, celui de Football de Table. De nombreux et fervents pratiquants veulent l’ériger au rang de discipline sportive, statut toujours en pourparlers auprès des hautes instances. On découvre qu’une multitude de clubs existent, avec parfois plusieurs décennies à leur actif et comptant chacun plusieurs dizaines de joueurs licenciés.
On joue en simple, en double, en mixte. On joue en compétition régionale et nationale, on marque des points pour monter dans le classement national. On participe aussi à la coupe de France des clubs. Plus on participe aux tournois, plus on marque de points. Il n’est pas rare de voir les aficionados traverser l'hexagone le temps d’un bref week-end afin de participer à un tournoi.
Exit les roulettes, pissettes et autres râteaux que l’on laissera volontiers dans les cafés. Des règles de jeu, on ne peut plus claires existent : demander un “prêt ?” à son adversaire avant les 3 touches de balle nécessaires à la mise en jeu, marquer avec tous les joueurs sans exception, .... nombreux sont les éléments qui viendront rythmer et encadrer le jeu, mais une fois assimilés ; on y prend vite goût !
Divers types de poignées existent en fonction du style de jeu que l’on va adopter. Pour une meilleure adhérence, on pourra disposer du grip autour des poignées ou encore revêtir un gant.
Au niveau des balles, on laissera de côté celle en liège, trop légère et trop sujette aux déformations, ainsi que les balles en plastique, certes propices à un jeu fluide, mais presque incontrôlables. On privilégiera alors la balle officielle marquée “ITSF” pour International Table Soccer Federation (ou Fédération Internationale de Football de Table), qui offre le meilleur compromis.
Ce sont non seulement les balles, mais aussi les tables qui devront être ITSF. Il s’agit alors de tables plus lourdes proposant une meilleure stabilité et dont les joueurs auront entre autres les pieds poncés pour un meilleur contrôle latéral des balles. Cela permet notamment aux joueurs de tables étrangères de retrouver des sensations de jeux similaires à leurs
tables d’origine.
Car oui, s’il existe bien une Fédération Française du Football de Table, qui encadre le Baby Foot français, il subsiste également l’ITSF, qui régit sa pratique à l’échelle mondiale. Fun fact : les sièges respectifs des deux organisations sont basés à Nantes ! L’année 2022 a même été marquée par la coupe du monde de baby-foot, hébergée à Nantes (hé oui, encore !) où plus de 1000 joueurs de 45 pays différents se sont affrontés !
En attendant, on va pouvoir s’échauffer, alors à vos balles, vos poignées et... partez !