Que ce soit dans l’objectif d’aller observer le Gypaète barbu ou au hasard de vos activités en montagne, la rencontre avec le Gypaète reste toujours un moment magique. C’est la plupart du temps un moment furtif, un survol à quelques mètres au-dessus de vous.
ASTERS-CEN, le conservatoire des espaces naturels de Haute-Savoie vous livre ses astuces pour observer au mieux cette espèce tout en continuant à la préserver.
NB : Si vous confondez parfois les gypaètes barbus et les vautours fauves, lisez d'abord notre article pour bien les différencier !
Afin de profiter pleinement de cet instant, voici quelques conseils pour ne rien rater et pour déranger le moins possible ce grand rapace :
- Restez calme et ne faites pas subitement de grands gestes (pour appeler vos amis, sortir l’appareil photo ou vos jumelles…).
- Arrêtez-vous et prenez le temps de l’observer, s’il passe derrière un sommet ou une crête, il peut revenir très rapidement.
- Dans le cas où vous êtes au sol et lui en vol, pas de soucis de dérangement, c’est le Gypaète qui reste maître de s‘approcher ou non de vous.
- Si le Gypaète est posé en train de manger sur une carcasse ou de se lisser les plumes, soyez le plus immobile possible car si vous êtes assez proche, le moindre mouvement peut le faire envoler.
- Si vous êtes en vol (parapente, planeur, ULM…), n’essayez pas de l’approcher ou de le suivre car il peut facilement vous prendre comme un rival.
- Écartez-vous des falaises car son nid est peut-être très proche.
- Ne vous approchez jamais d’un nid de Gypaète si vous en connaissez la localisation, il s’agit du dérangement le plus important qui peut engendrer l’échec de la reproduction et/ou l’abandon du site, pouvant mettre à mal le programme de réintroduction et de conservation dans les Alpes !
Afin d’éviter le dérangement sur les sites de nidification, des zones de sensibilité majeure (ZSM) sont définies en France autour des nids.
La ZSM est un espace défini autour du site de reproduction au sein duquel les activités sont susceptibles de porter atteinte aux gypaètes sur leur site de reproduction. C’est un outil de porter à connaissance de ces zones sensibles qui n’a pas de portée réglementaire.
Découvrez les zones de sensibilité majeure sur le site d'ASTERS-CEN
La réglementation interdit en France (arrêté ministériel du 12 décembre 2005) la perturbation intentionnelle des Gypaètes barbus, notamment pendant la période de reproduction et de dépendance, du 1er novembre (début de la période de reproduction) jusqu’au 15 août (Pyrénées et Corse et Grands causses) ou 31 août (Alpes).
Le suivi de l’espèce permet à Asters-CEN 74, à la VCF (Vulture Culture Foundation) et à tous les organismes qui protègent le Gypaète barbu en Europe d’avoir des informations qui traduisent la bonne santé de la population : "Certains indices (bagues, plumes décolorées, marques particulières de l’oiseau…) nous permettent au fil du temps de savoir si l’oiseau est toujours vivant et de développer avec les scientifiques des modèles de développement de la population dans le temps et estimer leur dynamique et leur survie sur le long terme. Ces informations nous permettent de mieux comprendre l’écologie de l’espèce également (comportements, déplacements…)".
Si un problème survient au niveau de la population, comme une augmentation de la mortalité ou une diminution du succès de la reproduction, le suivi permettra de le détecter et de mettre en place des mesures de protection ou de gestion appropriées !
En fonction de l’endroit géographique où vous observez le Gypaète barbu, vous pouvez saisir vos observations et envoyer des photos, même si vous jugez qu’elles ne sont pas jolies en cliquant sur le lien suivant
Vous pouvez aussi envoyer un mail à : [email protected] ou retrouver tous les contacts européens sur http://www.gyp-monitoring.com
Comment reconnaitre un gypaète barbu ? Une astuce pendant la belle saison : la marmotte alerte ses petites copines en sifflant une seule fois, quand le danger vient du ciel, et plusieurs fois si le danger vient du sol. Si vous entendez ainsi la marmotte siffler une fois, levez les yeux, il peut s’agir de son ennemi juré l’Aigle Royal, ou d’un parapente mais parfois il peut s’agir du Gypaète barbu !
Ne vous approchez pas de l'oiseau, ne le déplacez pas, n’oubliez pas que c’est une espèce protégée qui interdit de transporter l’individu. Et la place où un Gypaète est trouvé mort est comme un lieu de crime, place à l’enquête pour comprendre ce qu’il s’est passé !
Contactez les organismes officiels de protection de la nature ou de la faune selon les Pays.
En France, vous pouvez contacter Asters-CEN74 qui, en lien avec la DREAL Nouvelle Aquitaine, transmettra l’information à qui de droit en fonction de l’endroit où a été trouvé l’oiseau (LPO dans les Pyrénées et les Grands Causses, parc naturel régional de Corse en Corse, OFB…).
Les contacts :
- [email protected]
- [email protected] pour la VCF en Europe
Vous en savez plus pour observer les gypaètes barbus, mais aussi comment participer à leur conservation, pour pouvoir continuer à les admirer encore de nombreuses années !
Découvrez-en plus sur le site internet du Conservatoire des Espaces Natures de Haute-Savoie !