L’expression « fair-play » vient de l’association de deux mots d’origine anglaise : Fair, qui signifie franc, loyal, et Play qui signifie le jeu, jouer. Lorsque l’on est fair-play, on respecte à la fois les règles et l’adversaire.
L’expression « fair-play » vient de l’association de deux mots d’origine anglaise : "Fair", qui signifie franc, loyal, et "Play" qui signifie le jeu, jouer. Lorsque l’on est fair-play, on respecte à la fois les règles et l’adversaire. Il semblerait que la première association de ces deux mots ait été faite par Shakespeare, dans Le Roi Jean, en 1598. Shakespeare entend par là le rapport courtois entre des adversaires pendant la guerre.
La notion de fair-play se développe parmi la chevalerie et des règles de fair-play sont édictées :
- ne pas attaquer un ennemi désarmé,
- défendre les faibles, être fidèle (à son royaume, son souverain, etc.),
- être courageux,
- être généreux et hospitaliers,
- tenir parole,
- avoir de bonnes manières.
Les chevaliers et l’aristocratie vont utiliser et appliquer les règles du fair-play dans toutes leurs activités sportives. Le cricket y fait particulièrement référence dans son vocabulaire. Un coup est « fair play » lorsqu’il est réussi et « unfair play » lorsqu’une balle est jugée dangereuse, tant pour la sécurité de l’adversaire que celle du public. Au XIX, les valeurs du fair-play sont enseignées dans les séances d’éducation sportive des collèges britanniques, mettant en avant le respect des règles et le respect de l’autre.
En France, l’expression apparaît pour la première fois en 1856, lorsque le journaliste et homme politique Charles de Montalembert l’utilise pour parler des débats politiques. Il l’emploie pour illustrer « le besoin d'entendre discuter toutes les faces de la question, d'accorder la parole à tous les intérêts, à tous les partis... »
Pierre de Coubertin (1896-1925) va populariser l’expression. Féru de culture anglo-saxonne, il découvre la pratique du sport à l’école en Angleterre et les valeurs qui y sont attachées. Lorsqu’en 1894 il modernise les Jeux Olympiques et met en place le Comité International Olympique, la notion de fair-play entre dans les textes fondateurs. Aujourd’hui encore, les valeurs de l’olympisme sont : excellence, amitié, respect des règles, des autres et de soi.
Outre le cricket, l’expression fair-play s’est répandue au XIXe siècle par certains sports plus spécifiquement, pratiqués par la noblesse, où le beau geste était mis en avant, que ce soit la performance du joueur ou son respect envers son adversaire. Ainsi, ce terme était très fréquent dans l’univers du rugby, du tennis et du polo par exemple.
Au XXe siècle, en France, l’expression fair-play s’est popularisée et a été appliquée à toute situation dans laquelle tensions et conflits sont sous-jacents et risquent de dégénérer. Dans le sport, les beaux gestes sont des moments qui retiennent l’attention, qui font aimer le sport, que l’on pratique ou non. C’est par exemple Mats Wilander qui, à 18 ans, offre sa balle gagnante à son adversaire, ou encore la troisième mi-temps au rugby, saluant les vainqueurs et la vaillance des vaincus.
Le fair-play est devenu un état d’esprit, dont les principes s’appliquent dans divers cadres et impliquent différentes notions. C’est être bon joueur, c’est-à-dire maîtriser la technique et savoir gagner ou perdre avec élégance et humilité. C’est avoir du respect, pour les règles, pour l’autre, quelles que soient ses différences. Bref, être fair-play, c'est assumer ses victoires et ses échecs avec classe quoi !
Bien qu’issue de la guerre, le terme de fair-play a acquis ses lettres de noblesse à travers les siècles. Après le sport, le fair-play a essaimé des valeurs que chacun peut s’approprier et appliquer, que ce soit sur la route (on parle plus souvent de courtoisie), au travail, dans les discussions… ou dans le sport.
Vous en savez plus sur la théorie du fair-play, c'est partie pour la pratique ! Rappelons que ça vaut pour le sport ET pour les jeux de société aussi, n'est-ce pas !